Djamel Ould Abbès, plébiscité en tant que nouveau secrétaire général du FLN, suite à la démission de Amar Saâdani de son poste à l'occasion de la troisième session ordinaire du comité central, a déposé, hier, une gerbe de fleurs devant la demeure où s'est réuni, le 23 octobre 1954, le groupe historique des six militants de la cause nationale qui ont décidé de déclencher la guerre de Libération nationale. Le geste se veut une reconnaissance aux sacrifices de ces bâtisseurs de la Révolution algérienne. Ould Abbès, accompagné des membres du bureau politique et d'autres cadres du parti, a saisi cette occasion pour préciser à la presse qu'il jouit de toutes les prérogatives d'un secrétaire général. « Nous ne sommes pas dans l'irrégularité. Je n'assure pas l'intérim. Amar Saâdani m'avait proposé aux membres du comité central comme successeur et nul ne s'y opposé. D'autant plus qu'il n'y a pas eu de vacance de poste. Je poursuivrai la mission du SG démissionnaire jusqu'en 2020 », affirme-t-il confiant. « Hier, s'est tenue la réunion du comité central. Amar Saâdani a décidé de se retirer et j'ai eu l'honneur d'être choisi pour le remplacer. Ma première activité s'est faite la journée du 23 octobre, 62e anniversaire de la création du FLN. Son acte de naissance a été établi ici dans cette modeste maison ayant abrité six héros de la guerre de Libération nationale pendant plus d'une semaine. Lesquels ont décidé unanimement d'ailleurs de l'appellation attribuée au Front. La Déclaration du 1er Novembre a été transcrite également ici dans ce lieu », rappelle-t-il. Ould Abbès a tenu à marquer cet événement dans le but, dira-t-il, « de lutter contre la culture de l'oubli en tant qu'ancien moudjahid ayant côtoyé deux de ces dirigeants de la Révolution ». Il a annoncé aux journalistes qu'il envisage de solliciter le Premier ministre pour transformer cette maison en musée historique que les futures générations pourront visiter pour s'enquérir des réalisations de nombreux martyrs du devoir national. Quelles sont maintenant les priorités du nouveau secrétaire général du FLN ? Ould Abbès soulignera qu'il a entamé sa mission dans la matinée d'hier. Il a indiqué qu'il s'est entendu avec les membres du bureau politique pour privilégier notamment « le travail de terrain ». « Nous sommes en train de préparer l'échéance électorale de 2017, après laquelle commencera la course de la présidentielle de 2019. Le FLN, en tant que première formation africaine et arabe, doit renforcer davantage son statut. Nous sommes les dépositaires de l'histoire et de la mémoire. Ma visite a d'ailleurs une portée morale et politique très importante », déclare-t-il. Concernant l'attitude à avoir avec les frondeurs du parti, Ould Abbès a rappelé que dans l'allocution qu'il a prononcée après son plébiscite, il avait lancé un message pour dire que « le FLN est la propriété de tout le peuple algérien ». « D'abord, j'adresse un message aux militants du parti, aux responsables ainsi qu'aux moudjahidine et aux enfants de chouhada pour resserrer les rangs à l'approche notamment des futures législatives. Rien nous divise. Au contraire, notre dénominateur commun, c'est le programme du président de la République », soutient-il avant d'ajouter que tous ceux qui aiment le FLN n'ont qu'à se présenter. Car les portes du parti leur seront toujours ouvertes, « loin de toute exclusion ou marginalisation ». Opérera-t-il des changements dans la composante du bureau politique ? « Aucunement », répondra-t-il. Les mêmes instances poursuivront leurs tâches le plus normalement du monde. Le nouveau SG du FLN insiste sur la nécessité de « préserver les acquis du parti ». D'où sa décision de ne pas perturber le cours des choses notamment en cette conjoncture charnière. A-t-il reçu des félicitations de la part du président du parti ? Il a rappelé en ce sens qu'il est médecin et il respecte le secret professionnel, même en politique. Interrogé s'il était favorable à un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, il a répondu qu'« il restera fidèle au président de la République ».