Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, a fait savoir, hier, en marge d'une journée parlementaire initiée par le Conseil de la nation, que le département qu'il préside a finalisé un fichier national « unifié » des moudjahidine. « Toutes les données y afférentes ont été actualisées et le nombre global des moudjahidine sera donné au moment opportun. Un nouveau système informatique a été instauré à cet effet. Nous avons d'ailleurs opéré la semaine dernière une évaluation à l'occasion du raccordement du ministère à de nombreuses directions régionales », a-t-il déclaré aux journalistes qui s'interrogeaient sur le nombre des faux moudjahidine. Pour ce qui est du rôle du ministère concernant les attaques dont font l'objet bon nombre de moudjahiddine, Zitouni s'est contenté de dire qu'il existe un éveil en termes d'écriture de l'histoire et une forte production en ce sens a vu le jour ces dernières années. Selon lui, les vérités historiques doivent êtres dites qu'elles soient bonnes ou non à dire. « Nous avons collecté plus de 16.000 témoignages. Le positif l'emporte sur le négatif. Le volet politique quant à lui doit rester dans son contexte », souligne-t-il en précisant que le ministère des Moudjahidine intervient à travers l'initiation de rencontres entre moudjahidine et dans le cadre du respect des lois de la République. De plus, enchaîne-t-il, « l'histoire et la mémoire sont un dénominateur commun à tous les Algériens. Certains oublis peuvent exister. La révolution n'a pas été l'œuvre d'anges. L'être humain commet des erreurs. Il faut retenir notamment cette grande réalisation qu'est notre glorieuse guerre de libération. » Qu'en est-il de la récupération de France de crânes de chouhada pour les inhumer en Algérie ? Le ministre a indiqué que la France officielle se montre réticente concernant cette question, mais la volonté algérienne est plus forte que tout. D'ailleurs, l'Algérie a tenté à plusieurs reprises de les récupérer à travers le canal diplomatique. Le ministère des Affaires étrangères a chargé l'ambassadeur algérien accrédité en France de relancer les négociations en ce sens. Les éliminations physiques fratricides durant la guerre de Libération ont-elles existé ? Zitouni s'est contenté de dire que l'écriture de l'Histoire a atteint un niveau très encourageant. Lors de cette journée parlementaire organisée sous le thème « De la diplomatie de l'autodétermination à la diplomatie de l'exportation de la paix » tenue en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, de moudjahidine et de cadres de l'Armée nationale populaire (ANP) et de la Sûreté nationale, le Dr Youcef Hamitouche, enseignant à l'Université d'Alger 3, a souligné le rôle de la diplomatie algérienne dans « l'internationalisation de la cause algérienne » pour susciter appui et soutien dans le monde. Hamitouche a évoqué le rôle du Gouvernement provisoire de la République algérienne en septembre 1958 dans le renforcement de la diplomatie algérienne, en impulsant la « diplomatie révolutionnaire » qui a accompagné la lutte de libération jusqu'au recouvrement de l'indépendance. Le professeur universitaire Abdelouahab Khaled a affirmé, pour sa part, que la diplomatie algérienne durant la révolution avait atteint de nombreux objectifs dont l'internationalisation de la cause algérienne. Elle a réussi à affaiblir l'ennemi par son efficacité. Le sénateur, Saleh Goudjil, a déclaré, pour sa part, que la diplomatie de novembre est toujours d'actualité.