Toutefois, si depuis deux semaines, les sondages se sont nettement resserrés, la candidate démocrate conserve son statut de favorite. Une enquête NBC, publiée lundi, la crédite de 47% des intentions de vote contre 41% pour le républicain. Une autre, réalisée ce week-end, lui donne trois points d'avance. Le rêve du changement martelé s'éloigne pour le républicain Donal Trump qui dispose d'Etats conservateurs moins riches en grands électeurs que sa rivale démocrate. Le siège des Etats bleus est indispensable pour la conquête de la Maison Blanche. Trump se rendra à cet effet dans les trois Etats gagnés par Obama, au Nouveau Mexique, dans le Michigan et le Wisconsin, pour tenter de remporter un Etat bleu ou deux, et, évidemment, tous les Etats où l'issue est incertaine, assure un politologue de l'université de Virginie, Larry Sabato. En fait « il doit tout gagner », précisera-t-il, pour avoir de meilleures chances de succès. Le vent en poupe, le candidat républicain a exploité le scandale des E mails pour alerter sur le déclenchement d'une « crise constitutionnelle » provoquée par l'élection de Hillary qui, dira-t-il lors d'un meeting à Grand Rapids, dans le Michigan, aux mains des démocrates, « si elle est élue, elle fera l'objet d'une enquête pénale prolongée, et probablement d'un procès pénal ». Bousculée par ce fâcheux épisode de la messagerie, la démocrate a évoqué une interférence politique du directeur du FBI, James Comey, dans un « dossier vide », passé à la loupe des enquêteurs estimant, en juillet, que des poursuites n'étaient pas justifiées, malgré une « négligence extrême ». Son directeur de campagne, Robby Mook, a dénoncé le « deux poids, deux mesures » flagrant de M. Comey, accusé de s'être opposé au communiqué publié, début octobre, par le gouvernement américain et qui a désigné la Russie pour des tentatives d'interférences dans le processus électoral américain, via le piratage du parti démocrate. « Que le directeur Comey soit plus discret concernant un Etat étranger que pour la candidate démocrate à la présidence est absolument choquant », a dénoncé Robby Mook. Evacué le poids électoral des E mails ? La candidate démocrate repart de plus belle pour séduire la Californie, l'Etat-clé pour le scrutin du 8 novembre. Elle tient deux réunions dans l'après-midi à Tampa et Orlando et le soir à Fort Lauderdale, tout en s'assurant du soutien du président Barack Obama animant une rencontre publique à Columbus (Ohio). Elle ne compte pas lâcher prise en prenant à témoin les électeurs appelés à trancher entre sa longue expérience et l'impulsivité du milliardaire. « Imaginez-le dans le Bureau ovale, confronté à une vraie crise », a déclaré Hillary Clinton à Cinccinnati, dans l'Ohio (nord), l'un des Etats qui pourraient basculer du côté républicain. « Imaginez-le nous empêtrer dans une guerre parce que quel-qu'un l'aurait froissé. J'espère que vous aurez cela en tête en glissant votre bulletin dans l'urne », a-t-elle lancé. L'assaut final se fonde sur le danger présenté par Donald Trump, désavoué par dix ex-officiers chargés du lancement des missiles balistiques nucléaires, à la tête de l'arsenal nucléaire américain, L'un d'eux, Bruce Blair, l'a présentée sur scène lors d'un meeting. A 8 jours du scrutin décisif, la bataille de la Maison Blanche se durcit. Elle prend des allures de Halloween.