Les dérapages du candidat républicain, Donald Trump, deviennent hystériques à l'encontre de sa concurrente démocrate Hillary Clinton A la traîne dans les sondages à l'approche de l'échéance du 8 novembre, le candidat républicain à la Maison-Blanche met régulièrement en doute la validité du processus électoral en cours. Dans une surprenante attaque, Donald Trump a laissé entendre que sa rivale Hillary Clinton avait recours à des produits dopants, proposant des contrôles avant le prochain débat et accusant les «médias corrompus» de vouloir truquer le scrutin présidentiel américain. Mais la diatribe prononcée samedi et les propos étranges sur l'attitude de sa rivale démocrate marquent une étape supplémentaire dans ce qui ressemble à une fuite en avant à l'issue incertaine. «Nous sommes comme des athlètes (...) Les athlètes doivent passer un contrôle antidopage, je pense que nous devrions faire de même avant le débat», a lancé l'homme d'affaires septuagénaire à Portsmouth, dans le New Hampshire (Nord-Est). A quatre jours du troisième et dernier débat présidentiel, le milliardaire a laissé entendre que l'ex-chef de la diplomatie américaine n'était pas dans son état normal lors de leur dernier face-à-face. «Je ne sais pas ce qui se passe avec elle: au début de son dernier débat, elle était gonflée à bloc. A la fin, elle pouvait à peine retourner à sa voiture», a ajouté le candidat républicain, qui s'est ouvertement interrogé à plusieurs reprises sur l'état de santé de sa rivale, son camp alimentant les rumeurs les plus folles. «L'élection est truquée par des médias corrompus qui mettent en avant des allégations complètement fausses et des mensonges éhontés afin de la faire élire», a-t-il encore lancé. En difficulté dans son parti après ses propos vulgaires sur les femmes, Donald Trump est aussi visé par un déluge d'accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles qu'il a rejetées avec force. La polémique semble cependant avoir peu d'effet sur les intentions de vote. Selon un sondage publié hier et réalisé pour la chaîne de télévision ABC News et le quotidien Washington Post, Mme Clinton l'emporterait devant M.Trump par 47% contre 43%. Avant le premier débat, le résultat était de 46% contre 44%. Selon le nouveau sondage, l'enthousiasme des partisans de Donald Trump s'est toutefois affaibli et le pourcentage des personnes favorables à Mme Clinton et disant pouvoir changer de position est désormais moindre. Dix femmes se sont déclarées victimes d'avances sexuelles appuyées et non consenties. Donald Trump a démenti ces accusations dans un tweet: «Rien ne s'est jamais passé avec ces femmes. Des absurdités complètement inventées pour voler l'élection. Personne n'a plus de respect que moi envers les femmes!» Réagissant aux déclarations sur le scrutin à venir, l'équipe Clinton a dénoncé «des tentatives honteuses visant à discréditer une élection quelques semaines avant qu'elle n'ait lieu». «La participation à la vie démocratique et en particulier aux élections devrait être encouragée au lieu d'être affaiblie ou discréditée parce qu'un candidat a peur de perdre», a réagi Robby Mook, directeur de campagne de la candidate démocrate. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui avait indiqué la semaine dernière qu'il ne pouvait plus «défendre» le candidat de son parti, a également réprimandé Trump sur ses commentaires mettant en doute la validité du processus d'élection. «Notre démocratie est basée sur la confiance dans les résultats des élections et (Paul Ryan) est confiant sur le fait que les Etats mèneront cette élection avec intégrité», a indiqué la porte-parole du parlementaire, AshLee Strong. Alors que Donald Trump est entraîné dans un cycle de polémiques qu'il contribue à alimenter par ses propos incendiaires, Hillary Clinton se fait à l'inverse volontairement discrète. Le président Barack Obama est monté au créneau sur la question de la validité du processus électoral. Vendredi dans l'Ohio (Nord-Est), il a estimé que c'est la démocratie même qui était en jeu lors de l'élection à venir. Il a vivement dénoncé l'attitude du candidat républicain. «Le savoir-vivre est en jeu dans cette élection. La tolérance est en jeu. La courtoisie est en jeu. L'honnêteté est en jeu. L'égalité est en jeu. La bienveillance est en jeu», a énuméré le président qui quittera le pouvoir le 20 janvier.