Après celui des greffiers, le mouvement de protestation dans le secteur de la Justice a gagné les fonctionnaires du corps commun. Quelque 500 fonctionnaires de cette catégorie, ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de la tutelle. Traducteurs, informaticiens, documentalistes, comptables administratifs, chauffeurs et agents de sécurité sont venus des trente-six cours que compte le pays pour réclamer justice. Ils demandent la revalorisation de leurs rémunération au même titre que celle des greffiers. « Nous exigeons, au même titre que les greffiers, une augmentations de salaires de 80% au lieu des 40% que nous avions déjà obtenus », a indiqué le représentant de la Cour de Boumerdès. En face du ministère, les protestataires ont brandi des banderoles et des pancartes sur lesquelles nous pouvons lire : « Pour une égalité entre nous et le personnel du greffe », « on revendique une justice sociale dans le secteur justice », « Non l'humiliation, la dignité en premier ». Dans leur plate-forme de revendications, qui contient une douzaine de points, l'on mentionne la demande de leur extraction du corps de la Fonction publique et leur incorporation dans celui de la justice, au même titre que les magistrats et les procureurs de la République et autres … Ainsi, ils réclament essentiellement la création d'un corps spécifique propre à eux et leur rattachement direct au ministère de la Justice. Les autres axes développés dans leur nomenclature, ont trait à la révision à la hausse de la prime de nuisance, du risque et celle de la prime de rendement qui devrait passer, selon eux, de 30 à 50%. Ils demandent également de revoir la gestion des carrières professionnelles de ce corps. La titularisation des contractuels est mise aussi en avant, suivie de celle à la promotion qui devra se faire « tous les 3 ou 5 ans ». Le droit à se syndiquer et à la création d'un syndicat autonome des corps communs est aussi revendiqué par ces protestataires. Ceci, alors qu'ils réclament, par ailleurs, la révision des avantages sociaux octroyés via les oeuvres sociales, à l'image de la généralisation du droit au logement de fonction ou, à défaut, le droit à une prime de location. Le mouvement de grève a pris une envergure nationale, semble-il. Les représentants de toutes les wilayas ont indiqué que les fonctionnaires des corps communs du secteur de la Justice sont en grève depuis plus d'une semaine. « Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications », témoigne le représentant de Mostaganem. Au moment où nous nous mettons sous presse, les contestataires continuent leur mouvement de protestation. Ils demandent de rencontrer le ministre, Tayeb Bélaïz, et de lui remettre leurs doléances. Ces derniers affirment que le sit-in se poursuivra jusqu'à la satisfaction de leurs revendications « quitte à passer la nuit ici », indique l'un d'entre eux.