Plus de 14.000 greffiers sont concernés par ce mouvement de protestation entamé depuis jeudi dernier. Plusieurs secteurs et catégories de travailleurs sont en ébullition. La grogne a touché les paramédicaux, les étudiants, les médecins résidents, les gardes communaux et les chômeurs. Le département de la justice n'est pas épargné par la protestation. Les greffiers montent, à leur tour, au créneau. Plus de 14.000 greffiers sont concernés par ce mouvement de protestation entamé depuis jeudi dernier. Ceux des différents tribunaux relevant de la cour d'Alger ont tenu un sit-in pour la deuxième fois consécutive devant le tribunal de Sidi M'hamed durant la journée de jeudi dernier. Ils dénoncent le manque de considération à leur égard. «La fonction de greffier est considérée comme le parent pauvre de la justice. Nous réclamons un statut digne du rôle et de la tâche du greffier», déplore un des greffiers contestataires. «Devant le indifférence de notre syndicat, nous nous sommes organisés en collectif au niveau de chaque tribunal pour se défendre», a-t-il également précisé. Nous regrettons que «le ministre de tutelle nous ait traités comme des moins que rien (d'insectes), pour le paraphraser», a-t-il déploré. Alors qu'il est la cheville ouvrière des cours et tribunaux, le greffier réclame des conditions socioprofessionnelles dignes de sa charge. Une grève illimitée, suivie de rassemblements devant les tribunaux et cours est programmé pour la journée de demain à travers le territoire national. Toutes les affaires programmées durant la séance de jeudi dernier ont été reportées sin die. Les greffiers revendiquent l'annulation du statut particulier «injuste» des fonctionnaires du greffe. Ils appellent les autorités compétentes à soumettre, dans les plus brefs délais, la nouvelle loi régissant leur fonction, à débat et à l'enrichissement au niveau de chaque tribunal, ont déclaré des protestataires rencontrés devant le tribunal de Sidi M'hamed. Les fonctionnaires du greffe ont relevé que cette loi manque de «flexibilité», et ne tient pas compte de la «charge importante de l'action judiciaire qui incombe au greffier, l'exposant ainsi à une grande responsabilité pénale». Ils revendiquent également une augmentation des salaires et une promotion professionnelle systématique en fonction de l'expérience et de l'ancienneté. Aussi, ont-ils plaidé pour l'accélération dans la réactivation de la loi sur les primes et indemnités, en prenant en considération la spécificité du secteur de la justice. La réintégration des fonctionnaires suspendus arbitrairement, est également revendiquée. La promulgation d'une loi qui assure au fonctionnaire une protection contre les pratiques irresponsables de certains supérieurs, ainsi que la révision de la gestion du greffe par le parquet et le recours à une gestion indépendante de cette fonction, figurent parmi les revendications soulevées. En dépit de leur mouvement de protestation, les greffiers assurent un service minimum au niveau des tribunaux, a-t-on constaté sur le terrain.