En leur qualité d'hommes de lettres, les ministres de la Communication et de la Culture, respectivement Hamid Grine et Azzedine Mihoubi, ont présenté, jeudi, en marge du Sila, la version en tamazight de leurs ouvrages « La nuit du henné » et « Tassilia », coédités par le Haut-Commissariat pour l'amazighité (HCA) et les éditions « Voir par le savoir » dans le cadre des ateliers de traduction initiés par l'institution. Cet événement, qui a eu lieu dans le cadre d'une journée d'étude sur les dernières publications du HCA organisée à la salle Ali- Mâachi à la Safex, a vu la participation de nombreux universitaires et écrivains dont Mohamed Sari. L'occasion pour les deux hôtes de se livrer à une lecture croisée avec leurs traducteurs. Hamid Grine en a profité pour revenir sur la genèse de sa carrière littéraire qui a commencé essentiellement avec « La dernière prière ». Sur « La nuit du henné », publié en 2007, il a indiqué que « l'histoire repose en partie sur une expérience personnelle, voire familiale vécue dans une station balnéaire en Tunisie. Elle évoque la vie d'un jeune couple dans l'Algérie des années 80, à l'époque du socialisme finissant, de la crise de logement et de la répression des mœurs ». La riche bibliographie de l'auteur l'impose parmi les romanciers les plus en vue sur la scène littéraire. « Le roman a eu un franc succès auprès du public, notamment les femmes, puisqu'il met en scène l'amour fou d'un jeune pour son épouse », indique l'auteur qui s'est ensuite engagé dans une lecture croisée de quelques extraits de la fiction en compagnie de son traducteur Tahar Bouknoufa. Grine a par ailleurs appelé à la consolidation et la promotion de tamazight en assurant de la disposition de son département à œuvrer dans ce sens avec le HCA. Ce dernier a distingué le ministre écrivain d'un titre honorifique. De son côté, Azzedine Mihoubi s'est longuement étalé sur son recueil de textes poétiques Tassilia. Il dira dans ce sens être ravi de la traduction en tamazight dont son livre a fait l'objet. « Tassilia est une épopée qui raconte une partie de notre patrimoine numide » souligne-t-il, précisant que ces textes mettent en valeur la légende populaire à travers des personnages tel Anzar, « le mari de la pluie », sujet, poursuit-il, très cher au grand écrivain Mouloud Mammeri, Tassilia, Dihia ou Irtane. « Tous les personnages et les symboles de cette œuvre émanent de la culture populaire qu'on trouve que ce soit dans les Aurès, le Djurdjura, l'Ahaggar... Le recueil qui a été salué par la critique a fait l'objet également d'une traduction en langue française. Pour Mihoubi, la traduction de son ouvrage en Tamazight est un acquis culturel indéniable. Il souligne dans ce sens l'implication effective de cette langue nationale et officielle dans le paysage littéraire algérien, grâce notamment à l'engagement du HCA. Il appelle dans ce cadre à son développement, notamment par le truchement de la prochaine Académie décrétée par la nouvelle Constitution. Pour sa part, le président du HCA, Si El Hachemi Assad, a annoncé la tenue du 27 décembre au 3 janvier prochain d'une seconde résidence pour la traduction de nouvelles œuvres émanant des deux langues arabe et française. Il a également annoncé la célébration l'année prochaine du centenaire de Mouloud Mammeri. Un programme riche, qui s'étalera durant quatre à cinq mois à travers l'ensemble du pays y est prévu.