Nassima Touisi et Toufik Semmad, un couple d'auteurs, chacun avec ses prédispositions et son savoir-faire, ils ont transformés à eux deux, conjuguant leurs efforts et un talent certifié, en un pur bonheur offert aux enfants et même aux grands, pourquoi pas ? Et c'est du terroir, de la richesse de la culture orale que Nassima et Toufik s'en sont allés avec leur seule volonté en bandoulière, chasser du conte, là où il peur être trouvable, racontable et présentable. Car si Nassima s'est toujours échinée à recueillir ces histoires racontées de générations en générations surtout les anciennes - puisqu'elle s'est rapprochée de personnes âgées de sa propre famille – extraites du patrimoine culturel oral, notamment dans l'algérois, avant d'élargir ses horizons, une de ses ambitions à venir ; Toufik , lui y met de la vie, de l'animation, de la couleur et du beau. M. et Mme Semmad qui se sont connus puis mariés à la faveur de cette émotion commune ressentie pour le conte, continuent de puiser dans toutes leurs ressources pour mettre en relief et donner du ton à leurs trouvailles. Ainsi, en est-il de ce premier conte livré par les Editions Abécédaire mise sur pied aux fins de publier ces contes qui sont en nombre de 6. Le premier d'entre ce bouquet est déjà imprimé. Et quelle impression. Les auteurs de cet ouvrage plus que plaisant ont soigné la mise et mis le paquet. Tant sur la manière de rapporter «L'aventure de Benderbechi» par le style de conter, que celui de l'écrit et de la tenue du texte en arabe classique, très usuel, accessible aux moins nantis dans cette belle langue. Et à cette dernière est juxtaposée dans un DVD incorporé dans le livre, cette autre belle langue, le dialecte algérien. Du bel ouvrage qui donne envie de lire et d'écouter avec au commencement «Kan ya makan», ou il était une fois… pour s'ouvrir sur les péripéties de Benderbechi. Et pour faire aimer ce personnage et suivre ses aventures, il l'a fait avec de petits textes illustrés de grosses images très chatoyantes, l'oeuvre de M. Semmad, qui a l'œil pour donner de la teneur à une conception graphique et à un montage multimédia des plus perfectionnés, telle qu'il l'a acquise au contact de nombreuses formations tant en Russie qu'en Belgique. Et ce n'est pas tout. Puisque le jeune lecteur est invité à s'essayer au jeu de l'oie insérer en quatrième de couverture, qui s'y étale avec des tons agréables aux yeux et au jeu. Un travail de longue haleine, tant le besoin de perfectionner, de faire dans le bon et soigné tient à cœur aux deux auteurs qui voient leur passion réunie dans des contes extirpés du fin fond de notre potentiel culturel qui au de ras des frontières mais d'abord chez nous, gagnerait à être connu. Même si à travers d'autres contes venus d'ailleurs, il est parfois trouvé des similitudes entre histoires de différentes contrées du monde comme celles trouvées par les deux auteurs dans ce conte québécois intitulé «La souris et le tison», en parfaite harmonie par la morale et le message qu'il véhicule avec celui national de ‘'Yema Aïcha K'sioura'', que Nassima a eu à découvrir dans le livre «Mille ans de contes Québec», Tome deux que son époux lui a offert. De l'effort avec l'art et la manière pour le consentir. En revanche pour le diffuser, ce conte peine à voir le jour. Si ce premier d'une série de six récits qui attendent d'être édités «Les aventures de Benderbechi» a pu se concrétiser, vu qu'il a été réalisé en quelque sorte par leur propre maison d'édition, somme toute nouvelle et modeste Abécédaire, il reste à en faire de même, pour ceux qui suivront le très connu «Baba Fekran» et «Yemma Aïcha leksioura»… Nassima marque une observation pertinente quant à «cet acharnement à faire de l'importation et la commercialisation de livres pour enfants étrangers, de pays européens ou du Liban, avec des contes absolument étrangers à notre culture, auxquels l'enfant algérien s'identifie sans aucune relation avec sa propre identité ou ses racines. Il est pourtant florissant notre patrimoine immatériel, c'est à nous de le faire prospérer, pour le préserver aux générations à venir. Un patrimoine auquel l'enfant peut et doit véritablement s'identifier, dans lequel il se retrouve de pas sa société, sa culture, ses racines, pour en fin de parcours avoir ses propres repères». De nombreuses démarches ont été effectuées, dans ce sens de se faire aider par les pouvoirs publics : «Nous nous sommes rapprochés du ministère de la Culture, c'était en janvier 2010, nous y avons été reçus, écoutés et avons déposé notre travail, en vain puisqu'il n'y a eu aucune suite. Nos multiples contacts pour en savoir où en sont arrivés les propositions, sont restés lettre morte.» Et d'appuyer qu'ils sont à la recherche de potentiels sponsors afin de financer les prochains contes», alors que celui qui inaugure la série l'a été entièrement par ses auteurs. A bon entendeur !... - «Moughamaret Bendrebchi» de Nassima Touisi et Touffik Semmad, éditions Abécédaire, Disponible en librairies, à UNO et Galaxy, au prix de 550 DA TTC.