Photo : Fouad S. Des citoyens sont de plus en plus nombreux à se plaindre du manque de liquidités au niveau des bureaux de postes à Alger. Le bureau de poste de Port Saïd ne fait pas exception puisque les clients y sont accueillis par une affiche sur laquelle est écrit «Pas d'argent». Mais les clients, loin de se décourager, ne quittent pas les lieux dans l'espoir d'apercevoir les billets tant attendus. «Nous ne recevons, quotidiennement, qu'une petite quantité de liquides. Ce qui est insuffisant pour couvrir tous les besoins. Cela dure depuis une semaine. C'est une première chez nous. Nous n'avions jamais connu ce problème auparavant. Au contraire, nous recevions même des clients d'autres wilayas, telles Tizi-Ouzou et Boumerdès tellement le liquide était disponible ici», assure l'un des employés de ce bureau de poste. «Les fonds ne sont pas disponibles car il y a un manque de fluidité», explique l'inspecteur de ce bureau de poste qui affirme toutefois ne pas connaître les raisons de ce manque. Pour expliquer le pourquoi de cette situation qui perdure depuis des mois, le directeur de la communication au niveau de la Banque d'Algérie, Yahiaoui Abdenour, avait affirmé auparavant que cela est dû notamment à la très forte manipulation du fiduciaire (billets) en dehors du circuit bancaire. «C'est un argent qui met du temps pour rentrer dans le circuit bancaire», avait-il souligné. Du côté d'Algérie Poste, des responsables avaient signalé un problème d'organisation. «La majorité des salaires et des pensions est virée dans une période qui avoisine une semaine. Nous avons contacté tous les secteurs afin d'espacer les virements des salaires et des pensions», avaient-ils assuré. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, avait estimé pour sa part que la forte demande en monnaie fiduciaire est à l'origine de ce manque de liquidités. Il avait également indiqué que cette situation n'est aucunement en relation avec les reprises de liquidités opérées par la Banque d'Algérie pour canaliser l'argent du marché monétaire. Car, avait-il souligné, la plus haute autorité monétaire du pays avait effectué d'importantes reprises de liquidités afin d'orienter l'argent vers le circuit économique. Par ailleurs, il avait fait savoir que le problème du manque de liquidités sera réglé avec l'entrée en vigueur de la transaction par chèque à partir de 500 000 DA. Mais, entre-temps, cette mesure a été reportée et les clients ne savent plus vers qui se tourner pour toucher leurs salaires, pensions ou bourses.