Les agences de la Caisse nationale d'assurance chômage connaissent depuis deux mois un afflux sans précédent des chômeurs désirant créer leur propre entreprise. En deux mois seulement, la CNAC a enregistré près de la moitié des dossiers enregistrés durant l'exercice de 2010. En effet, pas moins de 15 000 dossiers ont été réceptionnés au courant des mois de janvier-février avec une moyenne de 1000 dossiers/jour alors que durant toute l'année précédente, la CNAC a notifié 35 000 dossiers. Selon M. Ali Zanoun, directeur central des prestations auprès de la Caisse qui était hier l'invité de la chaîne III, il est attendu de clôturer l'année en cours avec un nombre important de demandes. «La CNAC est face ces derniers jours à une influence record qu'elle n'a jamais connue. Nous sommes énormément sollicités», dit-il tout en soulignant que tout un dispositif est mis en place pour assurer au mieux le déroulement de l'opération de l'accueil jusqu'à la réception du dossier. Les actes de gestion ont été, précise le même directeur, décentralisés au niveau des directions de wilaya dans la perceptive de gagner du temps dans le traitement des dossiers, dans la performance et surtout dans la prise en charge de l'ensemble des chômeurs porteurs de projet. Pour ce faire, la CNAC a procédé il y a moins de 15 jours au renforcement de ses effectifs en recrutant 200 universitaires dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). «Nous étions dans l'obligation de renforcer nos ressources humaines pour pouvoir prendre en charge cet afflux. Nous avons déjà opéré une action de recrutement et nous envisageons de lancer d'autres progressivement. Nous avons privilégié notamment les diplômés en finances et en sciences économiques», soutient M. Zanoun. Pour ce qui est du traitement des dossiers, ce dernier a rassuré que les délais fixés ne dépassent pas généralement un moins au niveau de la CNAC et deux mois au niveau des banques. Cela étant dit, le chômeur porteur de projet pourra avoir son crédit après trois mois du dépôt de son dossier. «Exceptionnellement, il pourrait avoir quelques retards dans les traitements des dossiers eu égard au nombre important des demandes mais cette question sera réglée dans les plus brefs délais avec le renforcement des capacités humaines au niveau de nos services», a-t-il rassuré tout en mettant en exergue le fait que tout dossier va passer au peigne fin avant d'être validé ou rejeté. Selon lui, le candidat doit remplir les critères d'éligibilité, principalement la qualification professionnelle. Sur la lancée, il a précisé que les dernières mesures décidées en Conseil des ministres le 22 février n'ont pas d'effet rétroactif. Il a cité, entre autres, le rabaissassent de l'apport personnel qui était de 5 à 10% à 1 et 2% selon le volume de l'investissement et l'élargissement du prêt non rémunéré au profit notamment des diplômés de la formation professionnelle dans des activités bien précises telles la plomberie, l'électricité bâtiment, la mécanique. «Celui qui a déjà bénéficié du crédit bancaire n'en bénéficiera pas», précise-t-il avant d'ajouter que «les personnes ayant concrétisé leurs projets seront concernées par les bonifications du taux bancaire et les allégements en matière de remboursement du crédit bancaire». Revenant au bilan réalisé durant l'exercice 2010, l'invité de la radio a fait savoir que la CNAC a eu à financer des projets pour un montant global de16, 73 milliards de dinars, soit le double de ce qu'elle a versé en 2009. Le fonds de garanti a, souligne l'intervenant, pris en charge 87% des projets et a rejeté 1,6% des dossiers durant le même exercice.