locales et nationales figurent sur le planning de la direction régionale de la Caisse nationale allocation chômage (CNAC) Annaba au titre de structures appelées à bénéficier de l'aide prévue dans le cadre d'un dispositif spécifique. Ces entreprises comptabilisent 1856 travailleurs de différents statuts, dont la mise au chômage devrait intervenir dans les prochaines semaines. Au mois de janvier 2005, vingt-trois entreprises publiques D'où la fébrilité qui semble gagner les différents services de la CNAC de Annaba. Ces services sont appelés à prendre en charge l'ensemble de ces travailleurs pour le versement mensuel de leur allocation chômage. Durant les précédentes années, cette institution avait pris en charge la gestion de 26 000 chômeurs ouvrant droit au versement de cette allocation dégressive au fil des 3 années de droit. Plus de 2680 avaient bénéficié d'une formation de recyclage pour leur réinsertion ou reconversion dans le monde du travail. Le sauvetage des entreprises publiques menacées a aussi intéressé les services de la CNAC qui a pris en charge 76 d'entre elles. Ces dernières avaient été programmées pour bénéficier des moyens nécessaires à une gouvernance moderne. Quelques mois avant la décision du gouvernement de mettre à exécution son opération de privatisation des entreprises publiques, deux d'entre elles avaient fait connaissance avec l'aide de la CNAC, alors que cinq autres attendaient au portillon. Parallèlement, la CNAC avait à gérer l'application de son nouveau dispositif portant sur le « Soutien à la création d'activités par les chômeurs-promoteurs âgés de 35 à 50 ans ». Dès les premières semaines de l'application de ce dispositif, ce fut le rush avec le dépôt à travers les agences de toutes les régions placées sous la compétence de la direction régionale de Annaba. Dans le lot des centaines de dossiers introduits par des candidats qui s'avèreront être par la suite des fraudeurs et des faussaires. Les fausses déclarations étaient en nombre. A elle seule, la CNAC Annaba en enregistra une dizaine avérée. Il s'agissait de demandeurs qui avaient déjà bénéficié des aides Ansej et Fndra. D'autres étaient des hommes d'affaires ou des animateurs de professions libérales. Tel cet agent général des assurances qui réalisait annuellement un chiffre d'affaires de 10 millions de dinars. Sans la vigilance et la perspicacité d'un contrôleur, ce milliardaire s'apprêtait à prendre possession d'un chèque de 4 millions de dinars. « Son dossier paraissait être en règle. Tous les documents qu'il avait présentés étaient conformes à ceux prévus dans le dispositif. Rien ne s'opposait à ce que son dossier soit transmis à la banque pour la remise du chèque nécessaire à la création de l'entreprise de ramassage des ordures ménagères qu'il devait créer. Ce qui ne nous avait pas empêché de poursuivre notre enquête. C'est au service des impôts que nous avons découvert le pot aux roses. En fait de chômeur, nous avions à faire à un agent général des assurances de la SAA. Les documents qui nous ont été présentés par le service des impôts ne laissaient place à aucun doute. Nous avons aussitôt contacté la banque pour bloquer la remise du chèque et notre direction générale pour les suites judiciaires utiles à accorder à cette affaire », a déclaré un des contrôleurs chargés du suivi de ce dossier. Il y aussi cette avocate qui n'a pas hésité à faire une fausse déclaration pour prétendre au bénéfice de l'aide financière de la CNAC. « Tout autant que l'agent des assurances, cette avocate avait déposé un dossier en béton. Après enquête, il s'est avéré qu'elle avait un cabinet avec un plan de charge assez important. Son objectif, en déposant son dossier était de bénéficier d'une exonération d'impôts au titre en plaçant son cabinet dans le cadre du dispositif CNAC » , a ajouté notre interlocuteur. A l'écoute des déclarations des responsables de la CNAC à différents niveaux, il ressort que le dispositif de soutien à la création d'activités par les chômeurs - promoteurs âgés de 35 à 50 ans - a attiré dans ses filets plusieurs dizaines d'opportunistes et de faussaires. Pour la seule région de Annaba, ils sont plusieurs dizaines à avoir tenté de tromper les services de la CNAC. Dans les quelque 2500 dossiers traités et déclarés éligibles au bénéfice du dispositif (aide financière de 2 à 5 millions de dinars), les services de la CNAC ont découvert un grand nombre de faussaires et fraudeurs. Libraires, producteurs de matériaux de construction, entrepreneurs, commerçants en quincaillerie et dans l'agroalimentaire..., tous voulaient être de la curée. Bon nombre avaient déjà bénéficié de l'aide Ansej et celle du Fndra. « Ça ne vous regarde pas. Ce n'est pas votre argent » était la réponse donnée par ces rapaces lorsqu'ils ont été informés qu'ils étaient auteurs de fausses déclarations. Des complicités bien placées dans les rouages des différentes institutions de l'Etat leur avaient permis de disposer de tous les documents attestant qu'ils étaient inscrits auprès de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), qu'elles jouissaient de la qualification professionnelle requise, qu'ils n'exerceraient aucune activité pour leur propre compte depuis 12 mois et qu'ils n'ont jamais bénéficié d'une mesure d'aide au titre de la création d'activités (Ansej- Fndra...). Des cas similaires ont été enregistrés dans pratiquement les 45 agences CNAC implantées dans toutes les régions du pays.