Dans une conférence de presse animée, hier à l'hôtel Sofitel, le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar, membre fondateur de cette fédération, a indiqué qu'il s'agira, à travers la FAM, d'accompagner la croissance que connaît le secteur en proposant notamment des solutions réglementaires. « C'est le seul secteur industriel qui a connu une croissance fulgurante ces dernières années. 17% de croissance par an durant les huit dernières années. S'il n'y avait pas les difficultés bureaucratiques, on aurait produit 80% des besoins du marché local, et non 50%. Actuellement, nos usines n'exploitent que 45% de leurs capacités », souligne-t-il. Il a signalé, dans ce contexte, que sans cette production locale de médicaments, la facture d'importation de ces produits aurait atteint, cette année, 5 milliards de dollars, et non 2. La Fédération travaillera également, selon lui, sur la disponibilité des médicaments à travers le territoire national. Il assurera, à ce propos, que l'expérience sur le terrain des membres de cette Fédération (l'Association des distributeurs pharmaceutiques (Adpha), le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), en plus de l'Unop), sera utile aux pouvoirs publics pour renforcer l'accès au médicament. Dans ce registre, la présidente de l'Adpha, Hassiba Boulmerka, a fait part des difficultés logistiques dans la distribution des médicaments sur le territoire national, au niveau des régions enclavées surtout. « Le réseau ferroviaire n'atteint pas l'Extrême Sud et des routes sont parfois inexistantes pour accéder à certains villages isolés. D'où l'importance de cette Fédération. C'est pour fédérer tous les efforts, favoriser le travail en équipe pour que le médicament soit disponible partout et 24h/24 », note-t-elle en exprimant, par ailleurs, la volonté des 200 distributeurs en Algérie d'accompagner les opérateurs dans la phase des exportations. Le président du Snapo, Messaoud Belambri, soutient, pour sa part, que cette Fédération sera un interlocuteur responsable vis-à-vis des pouvoirs publics et l'entité où seront conjugués tous les efforts pour traverser la crise économique actuelle. « Cette structure facilitera l'échange entre tous les acteurs du médicament. Ce qui nous permettra de diagnostiquer rapidement les défaillances du secteur et proposer des solutions tout aussi rapidement. Inciter aussi la population à consommer algérien. Nos produits sont de qualité et tout à fait exportables », dit-il. Kerrar a relevé, concernant la production nationale, que les références tarifaires sont à 80% adossées sur les médicaments produits localement. Ce qui contribue, selon lui, à remplir les caisses de l'économie nationale. « Il faut savoir que les prix du médicament sont négociés par le ministère de la Santé. Ce qui laisse peu de place pour la surfacturation. Sur les 730 millions de boîtes de médicaments commercialisées dans notre pays, 450 millions sont fabriquées localement et ne suscitent que des satisfactions », précise-t-il. Les prix des médicaments en Algérie, d'après le président du Snapo, figurent parmi les plus bas au monde. « Et pourtant, les intrants sont importés. Les références tarifaires, en plus, sont appliquées sur des médicaments remboursables. Sur les 4.268 médicaments enregistrés, 2.210 sont fabriqués localement et 44 conditionnés », observe-t-il. Il a estimé, en outre, que davantage de facilités devraient être accordées aux producteurs nationaux de médicaments, rappelant que 183 projets industriels dans ce secteur sont en cours de réalisation. Kerrar appelle, quant à lui, à la mise en place d'une administration rigoureuse pour booster la production nationale.