Le programme du nouveau président américain, Donald Trump, sur le réchauffement climatique, les relations qu'il entend entretenir avec l'Otan et ses positions à l'égard de la Russie inquiètent l'Europe. Une réunion extraordinaire sous la forme d'« un dîner informel » à la veille de l'habituel rendez-vous mensuel des 28 a été convoquée hier soir par la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini. L'annonce de la victoire surprise du candidat républicain à la Maison Blanche avait provoqué une onde de choc à travers de nombreux pays du vieux continent. Le Britannique Boris Johnson et le Français Jean-Marc Ayrault n'ont pas assisté au débat. Le premier « ne voit pas l'utilité d'une réunion supplémentaire à la veille d'une réunion ministérielle », selon le Foreign Office. Par contre, le second a été absent « pour des raisons d'agenda ». Ces deux ministres ont été remplacés autour de la table par leurs ambassadeurs auprès de l'UE. Outre sa promesse électorale de se retirer de l'accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique, les intentions du futur locataire de la Maison Blanche en politique étrangère inquiètent les Européens. Alors qu'il était candidat, Donald Trump avait, en effet, déclaré qu'il fallait restaurer les relations des Etats-Unis avec la Russie. Il avait, également, indiqué qu'il pourrait mettre des conditions à l'engagement américain dans l'Otan. Sur ce sujet, le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, l'a prévenu samedi que « faire cavalier seul n'est pas une option ». « Nous sommes confrontés aux plus grands défis sécuritaires depuis une génération », a-t-il écrit dans The Observer. « Ce n'est pas le moment de remettre en cause le partenariat entre l'Europe et les Etats-Unis », a souligné Stoltenberg. Pour sa part, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré, vendredi dernier, que l'élection de Trump « constitue un risque pour les relations entre les Etats-Unis et l'UE ». Lors d'une conférence tenue devant quelque 250 jeunes Européens inquiets, il dira : « Nous aurons deux années de temps perdu jusqu'à ce que M. Trump ait fait le tour du monde qu'il ne connaît pas. » A Berlin, des centaines de personnes, des Américains pour la plupart, se sont rassemblées, samedi, devant la porte de Brandebourg, l'un des Etats fédérés composant l'Allemagne, et devant l'ambassade des Etats-Unis. Ils se sont joints aux manifestations massives ces dernières nuits aux Etats-Unis contre l'élection de Trump.