Ce sera la der des ders pour le président américain sortant qui a consacré son dernier voyage à l'Europe, une Europe malade de la mondialisation, comme le montrent les effets désastreux dans le « berceau de la démocratie », et ébranlée par la crise de confiance générée par la victoire du républicain Donald Trump. Voire la contagion populiste au cœur du vieux continent. Obama, qui a quitté la Grèce pour la capitale allemande où il séjournera jusqu'à demain, se veut rassurant. Un sommet à cinq devait ainsi le réunir avec son partenaire allemand « le plus proche tout au long de sa présidence », le président français et les chefs de gouvernement britannique et italien pour plaider notamment l'importance du projet atlantique. Tout autant qu'une Grèce « forte et unie » qu'il s'agit de mettre à l'abri de la montée du populisme, le socle d'une « Europe forte, prospère et unie » peut survivre à la profession de foi du nouveau président à l'épreuve des réalités, particulièrement exprimées par l'engagement mondial sur le réchauffement climatique ou l'accord sur le nucléaire iranien. Le président Obama a ainsi révélé que, lors de leur premier entretien en tête à tête, le président élu a confirmé son soutien à une Alliance atlantique forte. A la pointe est de l'organisation atlantique, la Grèce, acquise à l'idée d'accueillir 60.000 réfugiés syriens et irakiens. Le président Obama a loué les sacrifices consentis par Athènes pour respecter son engagement à « consacrer 2% de son PIB à la défense ». Il a dès lors estimé que « si la Grèce peut le faire en des temps économiques difficiles, tous nos alliés devraient pouvoir le faire ». Au cours de sa tournée d'adieux, l'enjeu atlantique prédominera. A Bruxelles, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit « certain » que le président élu respecterait « tous les engagements des Etats-Unis » à l'égard de l'Alliance atlantique. Pour sa part, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, affiche une prudence qui s'explique par la « campagne parfaitement dégoûtante » de Donald Trump. A l'épreuve du scrutin, l'Europe unie vit une année électorale 2017 à risques, qui se traduit par la gageure de la chancelière allemande contestée par son propre parti, doutant de l'opportunité du « 4e mandat de trop », l'effet domino redouté par le président français confronté à la déferlante du Front national, le va-tout enclenché par le président du conseil italien, Matteo Renzi, jouant son poste le 4 décembre prochain lors du référendum sur le projet de réforme constitutionnelle, et le retour de l'Espagnol Mariano Rajoy, présenté comme le symptôme de la crise politique, dans un pays sans gouvernement 9 mois durant.