L'intersyndicale a entamé, hier, une grève de trois jours (21, 22 et 23) pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite et leur association à l'élaboration du nouveau code du travail. Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, les travailleurs ont répondu présent à l'appel de leurs syndicats respectifs. Les travailleurs du secteur du commerce affiliés au Snapap ont rejoint le mouvement, selon notre interlocuteur qui explique que les vétérinaires n'ont pas observé la grève afin de prendre en charge le problème de la grippe aviaire. Toutefois, il a précisé que des représentants de leur syndicat ont participé au rassemblement organisé par l'Intersyndicale au lycée El Idrissi à Alger. Amoura a indiqué que c'est une manière pour les syndicalistes de s'approprier les espaces de liberté et de la démocratie dans notre pays. Il a soutenu que le sit-in s'est déroulé dans le calme en « absence de toute provocation policière ». Il a regretté, toutefois, que toutes les issues qui y mènent ont été bouclées par les policiers dépêchés en force sur place. Notre interlocuteur s'est dit déçu par le comportement de certains directeurs d'établissements scolaires et inspecteurs qui ont « exercé » des pressions sur les enseignants stagiaires et autres contractuels pour qu'ils assurent le service. « C'est contraire à la réglementation du travail. Le droit de grève des enseignants stagiaires est reconnu par la législation », a-t-il indiqué. Selon les organisateurs, le taux de suivi dans le secteur de l'éducation, tous cycles confondus, est de 62,73%, la santé de 46,5% la formation professionnelle de 55%, les fonctionnaires des communes de 64%, l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (21%), le commerce (21%) les travailleurs de l'électricité et du gaz (10%). Pour le gouvernement, cette réforme, plus que vitale, permettra de préserver les équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites (CNR). Le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, a averti dernièrement que si le système de retraite en vigueur est maintenu, la CNR sera quasiment en faillite d'ici à 6 ans. Selon les chiffres de la CNR, 246.503 personnes bénéficiaient de cette retraite sans condition d'âge, sur un total de 1.740.281 au 31 décembre 2015.