Des rencontres bilatérales sont prévues très prochainement entre les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale et le directeur de la Caisse nationale des retraites. C'est ce qu'a annoncé, hier, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura. Comme ordre du jour, le dossier des retraites. Toujours dans le même contexte, notre interlocuteur dira qu'une tripartite (syndicats, ministère de l'éducation et ministère du Travail) « pourrait également avoir lieu incessamment ». « La ministre de l'Education nationale nous a assurés qu'elle prendrait attache avec son homologue du Travail pour organiser une tripartite afin de débattre de la question de la retraite », a-t-il dit, non sans saluer la démarche de la ministre de l'Education et sa volonté affichée de résoudre les problèmes du secteur. Amoura a regretté que la rencontre qui a regroupé, lundi dernier, les partenaires sociaux et la ministre de l'Education nationale, le directeur général de la Caisse nationale des retraites et les représentants du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale se soit soldée par un échec. « Nous sommes ni satisfaits ni convaincus », a-t-il déclaré. Pour lui, les arguments avancés par le directeur de la CNR ne tiennent pas la route. « Le directeur de la CNR a déclaré que le maintien de la retraite proportionnelle entraînera un sérieux préjudice pour l'équilibre financier de la Caisse. Pour notre part, nous appelons à un dialogue approfondi sur ce dossier et à faire appel aux experts en la matière pour trouver des solutions pour le financement de la Caisse », a-t-il dit. Le syndicaliste a souligné que les syndicats demandent à être reçus par le gouvernement. Pour sa part, le chargé de la communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), Messaoud Boudiba, a soutenu que la suppression de la retraite proportionnelle sans condition d'âge « n'est et ne sera pas la meilleure solution ». Selon lui, il n'y aura pas de « compromis possible » en dehors de l'« annulation » de la décision prise sans associer le partenaire social. Evoquant la rencontre de lundi dernier, Boudiba dira : « Ils voulaient nous convaincre que la suppression de la retraite proportionnelle est de l'intérêt des travailleurs. Je me demande où est cet intérêt ? Les arguments avancés ne sont pas convaincants. Nous sommes plus que jamais attachés à notre revendication principale, à savoir le maintien, sans condition aucune, de la retraite anticipée. » De son côté, Zineb Belhemel, membre du bureau national chargé de l'organique au Conseil des lycées d'Algérie (CLA), fera savoir que lors de la rencontre de lundi dernier, la ministre de l'Education nationale, le directeur de la CNR et les représentants du ministère du Travail voulaient « imposer leurs points de vue au lieu d'aller vers de véritables solutions ». « Ils nous ont expliqué que le dispositif de retraite proportionnelle et sans condition d'âge n'est pas un acquis mais une mesure imposée par le FMI en 1997 », a-t-elle fait savoir. Et de poursuivre : « Nous avons répondu qu'après presque 20 années d'application, cette mesure est devenue un acquis pour les travailleurs. » La responsable du CLA a déclaré que les syndicats ne sont pas à l'origine de l'information diffusée par les médias, selon laquelle, la pension de retraite serait calculée sur la base des dix dernières années de travail et que la prime de rendement ne serait pas comptabilisée. « Nous n'avons aucun intérêt à diffuser ce genre d'informations erronées. Nous savons que la pension de retraite sera calculée sur la base des cinq dernières années et que la prime de rendement sera comptabilisée dans la retraite », a-t-elle soutenu. Il est à signaler que les syndicats autonomes de l'éducation prendront part à la grève prévue les 17 et 18 octobre prochains initiée par l'Intersyndicale pour dénoncer la suppression à partir de janvier 2017 de la retraite anticipée. A moins que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, réussisse d'ici là à dissuader les syndicats.