C'est le constat fait, hier, par les participants au 1er colloque international d'écophysiologie animale et biodiversité. Organisé conjointement par le Laboratoire de recherche sur les zones arides (LRZA), la Faculté des sciences biologiques de l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB), cette rencontre de deux jours a regroupé des professeurs, chercheurs et étudiants représentant un panel de laboratoires issus de 28 wilayas du pays et de l'étranger, comme la Tunisie, le Maroc et la France. Selon les organisateurs, trois thèmes seront développés lors de ce colloque qui vise une meilleure compréhension des mécanismes adaptatifs des organismes vivants aux contraintes de leur environnement. Il s'agit de l'écophysiologie animale et biotechnologie, écophysiologie animale et santé et biodiversité animale. Le recteur de l'USTHB, Mohamed Saïdi, dira, au lancement des travaux, que « l'université existe grâce aux laboratoires et les travaux réalisés par les enseignants et les chercheurs en consolidant la formation ». Pour le recteur, « cette rencontre va dans le sens des orientations de la tutelle pour contribuer au développement d'une économie diversifiée face à la baisse de la rente pétrolière et aller vers l'autonomie de la gouvernance des universités ». Ce colloque, pour Saïdi, « permettra de mettre à jour les recherches notamment pour les étudiants doctorants et booster leurs travaux ». La directrice du LRZA, le Pr Farida Khemmar, a mis en relief le danger qui guette la biodiversité puisque l'homme continue à nuire à sa planète. Elle a appelé à la « mise en place de mesures de gestion pour le maintien de la biodiversité et la rationalisation dans l'utilisation et la conservation des espèces ». Pour le Pr Khemmar, « la protection des animaux, c'est protéger l'homme. Toutes les espèces sont importantes, du ver de terre à l'homme ». Notre interlocutrice n'a pas manqué de souligner l'importance de « l'application de la réglementation existante pour prendre en charge la biodiversité et éviter la disparition ou la transformation des espèces ». En effet, selon le Centre national de développement des ressources, « plusieurs espèces ont disparu ou en voie de l'être. Comme le lion de l'Atlas, le chardonneret, la chauve-souris ou encore le cerf de Barbarie ». Des espèces végétales connaissent le même sort. Le CNDRB a « déjà répertorié 3.675 espèces végétales et animales entre 2008 et 2016 », confirme l'ingénieur du Centre, Rachida Mecheri.Lors de la séance inaugurale, Jean-Marie Exbroyat du Laboratoire de biologie générale de Lyon (France) a mis en relief les différents facteurs néfastes pour l'équilibre de l'écosystème. « Certains animaux deviennent des indicateurs de la pollution comme le tricoptère ou le poisson Barbus Callenni au nord de l'Algérie ». Pour le conférencier, « les parasites sont un autre facteur nocif pour l'équilibre écologique et même à l'origine de certaines maladies comme Ebola ou le chikungunya ou à l'origine de la transformation des espèces comme le lézard qui est devenu végétarien ». Pour Oujdi Souilem de l'Ecole nationale de médecine vétérinaire de Sidi Thabet (Tunisie), « le bien-être animal doit être observée pour mieux préserver les espèces ». Il revient dans sa présentation sur la place de l'animal dans l'Islam. « Dans le texte coranique, l'animal, une créature de Dieu, a besoin d'une protection et d'une préservation. La corruption des écosystèmes est un crime. La disparition du peuple troglodyte est due au mauvais traitement de la chamelle, non partage de l'eau avec elle et disparition du pâturage. » La nécessité de corriger nos comportements a fait l'unanimité.