Le Japon poursuit les opérations de sauvetage pour tenter de refroidir les réacteurs de la centrale de Fukushima d'où s'échappe un taux de radioactivité alarmant qui fait monter la crainte d'un grand désastre humanitaire et écologique. Le bilan du pire séisme jamais enregistré dans l'archipel va continuer à s'aggraver puisque plus de 10.000 personnes étaient officiellement portées disparues. Malgré une mobilisation sans précédent de 80.000 soldats et secouristes, les espoirs de retrouver des survivants se sont quasiment évanouis, d'autant qu'une vague de froid affecte la zone dévastée. Pour la première fois depuis le début de la crise, les experts ont noté une évolution encourageante à la centrale de Fukushima, dont quatre des six réacteurs ont été gravement endommagés par des explosions et des incendies. L'agence de sûreté nucléaire japonaise vient de relever de 4 à 5 le niveau de l'accident nucléaire de Fukushima alors qu'il était entre 5 et 6 sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), qui va jusqu'à 7. Dans un contexte d'inquiétude latent, tous les pays à vocation nucléaire se sont prémunis d'une très vaste campagne d'inspections de leur site atomique pour y apporter des conclusions aux probables fuites émanant de leurs centrales nucléaires respectives. Ce grave incident de Fukishima a soulevé nombre d'inquiétudes sur la nature de l'usage énergétique par les pays développés qui prônent un grand lobby sur le nucléaire au détriment de l'énergie clean et sans risque de radiation. La sonnette d'alarme vient du Japon qui voit ainsi son programme nucléaire fragilisé par cette catastrophe radioactive. Suite à cette catastrophe, l'UE a décidé de soumettre ses 143 réacteurs à des tests de sécurité, dont les modalités seront discutées par ses ministres de l'Energie lors d'une réunion extraordinaire lundi à Bruxelles. Mais certains prônent des mesures plus radicales. L'initiative devrait satisfaire les écologistes : eux aussi voient dans Fukushima le signal qu'il «faut entamer dès maintenant la sortie du nucléaire», pour reprendre les mots des Verts européens. Elle pourrait capitaliser sur une opinion publique choquée et les divers mouvements de protestation contre l'atome organisés ces derniers jours dans plusieurs pays européens.