Les autorités de la préfecture de Miyagi, dans le nord-est du Japon, étaient sans nouvelles hier d'environ 10 000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku au lendemain du violent séisme, suivi d'un tsunami, qui a frappé le Japon vendredi dernier, faisant, selon un bilan provisoire, plus de 1 800 morts et de disparus. Les survivants de ce «désastre national sans précédent», comme l'a qualifié le Premier ministre nippon Naoto Kan, sont confrontés à une nouvelle menace mortelle : le spectre de la fusion d'un réacteur nucléaire au cœur de la zone sinistrée. En effet, les craintes d'un accident nucléaire majeur grandissaient hier au Japon après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo. L'explosion s'est produite dans le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima n°1, faisant plusieurs blessés. Le gouvernement japonais a aussitôt annoncé l'envoi sur place de «super pompiers». Le Premier ministre a ordonné l'évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale. L'Agence de sécurité nucléaire et industrielle avait auparavant averti qu'une fusion pourrait être en cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de cette centrale, ce qui atteste généralement qu'un tel phénomène est en train de se produire. Selon l'agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement. La centrale de Fukushima n°1 a été victime d'une série de problèmes de température depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement. Une autre centrale nucléaire de la région, Fukushima n°2, connaissait aussi des problèmes de refroidissement sur quatre de ses réacteurs. Tepco a pris des mesures de prévention similaires et la population a été appelée à évacuer les environs. La pollution produite par l'explosion a été chassée vers le Pacifique par les vents. Ce qui a amené le Premier ministre russe Vladimir Poutine à ordonner hier la vérification des plans et des moyens de secours d'urgence dans l'Extrême-Orient russe.Avant cet incident, les Japonais avaient découvert, dès l'aube, sur les écrans de télévision, un spectacle de désolation. Des villes entières ont été entièrement submergées par les eaux au passage du tsunami qui a fait près de 1 500 morts et disparus. Une opération de secours massive était en cours hier pour acheminer quelque 50 000 soldats et sauveteurs, avec 190 avions et des dizaines de navires, dans les zones sinistrées de la façade Pacifique. Selon la police, plus de 215 000 personnes ont été évacuées vers des abris dans le nord et l'est du pays. D'après l'agence Kyodo, plus de 3 400 habitations ont été détruites. A Miyagi, le bateau emporté par le tsunami a pu être localisé et ses 81 passagers ont été secourus par des hélicoptères. Les passagers de deux trains portés disparus depuis la veille dans les préfectures voisines de Miyagi et Iwate ont également été retrouvés sains et saufs. Au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d'électricité et la compagnie Tepco a averti d'un risque d'interruption de l'alimentation électrique dans la capitale et alentour. Un million de foyers restaient par ailleurs privés d'eau potable. L'armée américaine a été appelée à l'aide pour transporter par air des soldats et des véhicules. Des navires de la 7e Flotte devraient participer aux opérations de recherches et de secours en mer, aux côtés de la marine nippone. Le séisme, d'une magnitude de 8,9, qui s'est produit vendredi dernier à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi, a provoqué un contrecoup du tsunami sur les côtes d'Amérique latine. Les premières vagues ont atteint vendredi les côtes du Pacifique d'Amérique latine, au Mexique, sans faire de dégâts ni victimes, tandis que plusieurs pays ont évacué des habitants du littoral comme le Chili, le Pérou et le Mexique où, à Ensenada, le niveau de la mer est monté d'un demi-mètre. Plus au sud, en Equateur, la marée entraînée par le séisme a atteint dans la soirée de vendredi l'archipel équatorien des Galapagos, provoquant la destruction de certaines structures et des inondations, mais sans faire de victimes. La puissance de la secousse qui a frappé le Japon vendredi dernier a déclenché des dizaines de répliques et de tremblements de terre dépassant les 7 degrés de magnitude dans d'autres régions de Honshu, l'île principale, y compris aux abords de la capitale. H. Y. Les ressortissants algériens au Japon sont sains et saufs Tous les ressortissants algériens établis au Japon sont sains et saufs, a-t-on appris hier auprès du ministère des Affaires étrangères, au lendemain du violent séisme qui a frappé ce pays. «Les informations sont rassurantes et l'ambassade d'Algérie à Tokyo a pu entrer en contact avec tous les ressortissants algériens établis au Japon», a-t-on précisé de même source. APS