Les yeux du monde du travail seront braqués, aujourd'hui, sur l'Assemblée populaire nationale (APN). Celle-ci devrait se prononcer en plénière sur le projet de loi relatif à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. L'intersyndicale, regroupant 12 syndicats autonomes activant dans des secteurs relevant de la Fonction publique, est, d'ores et déjà, à l'écoute de la « sentence » de l'hémicycle. « Nous allons nous réunir de nouveau, samedi prochain, pour décider de la suite à donner à notre mouvement de protestation. J'avoue que la décision des députés constitue un élément essentiel que nous allons prendre en considération lors de cette réunion pour définir la nature de l'action de protestation que nous allons entreprendre dans les jours qui viennent », a affirmé, hier, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Il a fait savoir que son syndicat plaidera pour la « radicalisation » du mouvement si le palais Zighoud-Youcef décide d'adopter le nouveau projet de la retraite. Même son de cloche chez le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura. Il a estimé que la prochaine action de protestation de l'intersyndicale est tributaire du « verdict » de la chambre basse du Parlement. « Nous serons à l'écoute de l'APN. Notre prochain mouvement sera décidé en fonction des résultats du vote de demain (aujourd'hui, ndlr). Si les députés décident d'approuver le texte, on sera alors forcés d'aller vers une nouvelle forme de protestation plus radicale que jamais », a menacé le syndicaliste. Concernant le déroulement de la grève à son troisième et dernier jour, le responsable du CLA a fait savoir que la situation n'a pas changé en termes d'adhésion. Les taux de participation qui ont été enregistrés n'ont pas changé par rapport à ceux constatés lors des deux premiers jours. Dans un communiqué rendu public, hier, l'intersyndicale indique, sur la base des résultats recueillis par la cellule de suivi, que la grève a été suivie par les fonctionnaires des administrations publiques et le personnel des communes à hauteur de 65%. Les taux d'adhésion au mot d'ordre de grève s'élèvent à 33,70%, 17% et 12% pour respectivement les fonctionnaires de l'enseignement supérieur, les professeurs, le personnel de la formation professionnelle et les fonctionnaires du commerce. La grève a été suivie par les praticiens de la santé publique à hauteur de 56%. De son côté, le SG du Satef a relevé que la mobilisation des travailleurs est toujours intacte. Selon lui, les travailleurs sont désormais conscients de la nécessité de rester mobilisés pour faire revenir le gouvernement sur sa décision d'annuler la retraite anticipée. L'intersyndicale a réitéré sa disposition entière au dialogue avec le gouvernement, afin de trouver une solution qui arrange les deux parties.