La grève de l'Intersyndicale se poursuit pour son deuxième jour. Le mouvement a été peu suivi. C'est ce que nous avons constaté, hier, au niveau de quelques établissements des trois paliers de l'éducation dans la wilaya d'Alger. Le mot d'ordre de grève a été timidement suivi au lycée El-Idrissi ainsi qu'au CEM et à l'école primaire Aïssat-Idir (1er Mai). Pour les organisateurs, c'est plutôt le contraire. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a expliqué que plusieurs établissements scolaires, notamment à Tizi Ouzou, Djelfa, Ouargla, Bejaïa, jusque-là réticents quant à leur participation à la grève, ont rejoint le mouvement après le rassemblement de dimanche dernier. Dans un communiqué rendu public hier, l'Intersyndicale indique que la grève a été suivie par les fonctionnaires des administrations publiques et le personnel des communes à hauteur de 65%. Les taux d'adhésion au mot d'ordre de grève s'élèvent à 33,70%, 17% et 10% pour respectivement les travailleurs de l'enseignement supérieur, les professeurs et le personnel de la formation professionnel et les fonctionnaires du commerce. La grève a été suivie par les praticiens de la santé publique à hauteur 56%. Pour notre interlocuteur, les syndicats autonomes ont brisé le « mur de la peur » et sont « déterminés » à continuer le « combat » pour défendre les intérêts des travailleurs. « L'Algérie est à la croisée des chemins et les syndicats autonomes sont prêts à assurer et assumer leurs responsabilités pour la construction d'une Algérie prospère », a-t-il dit. Pour sa part, le chargé de la communication au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l'éducation, Messaoud Boudiba, a soutenu que l'Intersyndicale est déterminée à poursuivre la grève pour dénoncer l'annulation de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge et revendiquer l'association des syndicats autonomes à l'élaboration du code du travail. Il a affirmé que le taux de participation n'est pas important, vu que l'Intersyndicale a exprimé, par ces mouvements de protestation, sa position qui rejette le projet de loi relatif à la retraite. Onze syndicats autonomes de différents secteurs relevant de la Fonction publique, dont l'éducation nationale, la santé, la formation et l'enseignement professionnels et les collectivités locales ont appelé à une grève cyclique de trois jours, les 27, 28 et 29 novembre, pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite et leur association dans l'élaboration du nouveau code du travail. Des actions similaires ont été tenues, par la même entité, au mois d'octobre dernier. L'organisation syndicale se réunira samedi prochain pour décider de la suite à donner au mouvement. D'ores et déjà, les syndicalistes n'écartent aucune piste, y compris l'option d'une grève illimitée, a déclaré Boudiba. Il a ajouté que l'Intersyndicale continuera à réclamer le maintien du système des retraites actuel, même après son adoption au Parlement.