Renforcer le cadre conceptuel du dividende démographique (DD) dans le contexte de la région arabe, relever les défis et besoins pour exploiter le « DD », l'appui et l'engagement politique et perspectives (jeunesse, emploi, capital humain, autonomisation des femmes et santé) et la mise en place d'une feuille de route pour l'action au niveau régional et national, tels sont les principales recommandations de la seconde journée de la rencontre sur le dividende démographique, qui a pris fin hier au siège de l'école hôtelière et de restauration d'Aïn Benian, après deux jours de travaux. Les résultats attendus par les experts nationaux et internationaux ayant pris part au forum portent essentiellement sur l'amélioration des connaissances sur le « DD », l'analyse et les bonnes pratiques et le renforcement de la croissance économique et le développement humain. Une occasion aussi pour débattre des progrès et les priorités relatifs à l'exploitation du dividende démographique. Selon les experts, trois conditions sont nécessaires pour la réalisation du dividende démographique. D'abord, la planification familiale et la baisse de la fécondité. Cela permettra aux familles et aux pays de consacrer plus de ressources à l'éducation et de faciliter l'accès au marché du travail. La deuxième condition porte sur l'investissement dans la formation, la santé et la jeunesse. La dernière condition se rapporte à la création d'un environnement économique qui puisse inculquer le travail productif aux diplômés. Les statistiques font ressortir que dans les pays arabes, la population représente actuellement 5.3% de la population mondiale passant ainsi de 251 millions en 1995 à 385 millions en 2015, soit une augmentation de 134 millions de personnes. Elle sera de 488 millions en 2030. Une augmentation sensible a touché beaucoup de pays tels l'Algérie, le Maroc, le Koweït et la Tunisie qui disposent d'un effectif jeune dans la tranche 15-24 ans en raison de la fécondité élevée au cours des décennies précédentes. D'où la nécessité, selon les experts, de bâtir une vision claire. Dans ce contexte, il a été rappelé que la 15e réunion des présidents des conseils/comités nationaux de population, tenue en 2014 au Caire, a insisté sur la nécessité de traduire la Déclaration du Caire 2013 en un programme d'action centré sur quatre axes essentiels liés au dividende démographique (autonomisation, santé sexuelle, reproductivité et migration). Le contraire, c'est-à-dire dans le cas d'un manque d'investissement dans les dividendes démographiques, il y a risque de marginalisation sociale qui mène à la radicalisation et à l'extrémisme. D'où l'urgence de mettre en place une politique pour faire bénéficier les pays arabes de dividende démographique à travers l'ouverture sur le commerce mondial, soutenir l'emploi et l'éducation et améliorer la productivité. Dans ce sens, les activités visant à réguler les niveaux de fécondité sont étroitement liées à l'amélioration des conditions de santé, d'éducation, de lutte contre la pauvreté et l'élimination des inégalités entre les sexes.