Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf a appelé, hier à Alger, les pays arabes à la mise en place d'un organisme technique pour la prise en charge des questions de la population et du développement à l'instar de l'Union africaine (UA). Cet organisme technique aura pour mission le transfert des nouvelles connaissances, l'échange des expériences, l'orientation en matière de choix stratégiques à développer et de décisions à prendre, a indiqué le ministre de la Santé dans une allocution lue en son nom par son chef de cabinet, M. Ali Rezki, à l'ouverture du Forum régional de haut niveau sur le dividende démographique dans la région MENA, organisé à l'initiative du Fond des Nations unies pour la Population (FNUAP). Ce Forum constitue une aubaine pour mieux appréhender le dividende démographique et définir des choix pratiques pour son exploitation, a estimé le ministre, ajoutant qu'une telle compréhension permettra l'adoption d'une position commune au niveau de la Ligue des Etats arabes aux niveaux régional et international, notamment au sein de la commission de la population et du développement et de l'Assemblée Générale de l'ONU. Cette rencontre permettra, en outre, d'informer et d'accompagner les pays de la région en matière de détermination des priorités concernant le dividende démographique et d'approches et outils les plus adaptés, a encore ajouté le ministre. Les études ont fait ressortir que le développement social et économique ne peut se réaliser sans une baisse du taux de naissances en parallèle, a-t-il précisé. Pour le premier responsable du secteur, la croissance démographique ne peut être assimilée à un dividende démographique qu'en garantissant une santé et un enseignement de qualité aux jeunes en âge de travailler et un accès à des emplois à même de leur permettre de réaliser un long processus productif. L'année 2017 a été placée en Afrique sous le thème «exploiter le dividende démographique en investissant sur les jeunes», a-t-il rappelé. Le ministre a estimé que les Etats et gouvernements sont appelés à mettre en place une feuille de route pour accélérer l'application effective d'une initiative continentale en matière de dividende démographique, affirmant que cette rencontre sera également l'occasion de tracer la voie pour des mesures concrètes à prendre sur le plan national et régional à partir de 2017. Abordant les questions démographiques en Algérie, le ministre a affirmé que l'Etat y accorde un intérêt tout particulier depuis 1983, année du lancement du Programme national de maîtrise de la croissance démographique et la tenue, en 1994, de la Conférence internationale sur la population et le développement qui a impulsé les procédures et approches en matière d'étude des questions démographiques dans leur rapport au développement. Evoquant les réalisations notables au profit des populations, le même responsable a cité le secteur de la santé à la faveur de la baisse du taux de mortalité infantile et maternelle ainsi que l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance, qui tourne actuellement autour de 77 ans (76.7 ans pour les hommes et 78 ans pour les femmes en 2015). Il a mis l'accent, en outre, sur l'accès aux prestations de la santé reproductive, la planification familiale, les médicaments essentiels, la lutte contre le sida, ainsi que l'amélioration notable des conditions d'habitat notamment le raccordement aux réseaux d'alimentation en eau potable et de l'assainissement et l'éradication de l'habitat précaire. L'Algérie a connu, au cours de cette période, la mise en place de législations consacrant l'égalité homme-femme en matière des droits, l'amélioration continue de la condition féminine, traduite par une parité homme-femme dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de la justice, a-t-il ajouté. Il a rappelé également la mise en oeuvre d'une politique volontariste accordant aux femmes un quota de sièges au sein des assemblées élues, ce qui a augmenté la représentation féminine au sein du parlement. Par ailleurs, M. Boudiaf, a précisé que le plan d'action du gouvernement algérien pour la période 2014-2019 s'inscrit dans une optique de consolidation des acquis sociaux et économiques.