« Nous ne quitterons pas Alep-Est, et nous combattrons l'occupation russe et iranienne jusqu'à la dernière goutte de sang », a déclaré Abou Abdel al-Rahmane al-Hamoui, un responsable du groupe Jaich al-Islam. « C'est aux Russes de quitter Alep », a déclaré, pour sa part, Yasser al-Youssef, du groupe Noureddine al-Zinki. Depuis leur offensive entamée le 15 novembre dernier, les forces gouvernementales ont repris le contrôle de 70% de la partie est de la métropole divisée, aux mains des rebelles depuis 2012. Ces derniers garderaient désormais seulement le contrôle de la province d'Idleb (nord-ouest), voisine de celle d'Alep, et de quelques poches près de Damas et dans le sud du pays. « Le régime assèche les combattants rebelles en munitions en ouvrant de nombreux fronts à la fois », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Les rebelles sont aussi dans l'impasse sur le front diplomatique. Au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a opposé son veto, lundi dernier, à une résolution demandant une trêve d'au moins sept jours dans la deuxième ville de Syrie. Elle avait émis de fortes réserves sur ce texte, négocié pendant plusieurs semaines. A la dernière minute, elle a tenté d'obtenir un report du vote. Mais après des consultations, les promoteurs du texte dont l'Egypte et l'Espagne — soutenus par Washington, Londres et Paris ont décidé d'aller de l'avant. L'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a estimé que le Conseil aurait dû attendre les résultats d'une réunion qui devait avoir lieu à Genève entre Américains et Russes. Selon lui , « il y a un accord sur les éléments de base de cette initiative ». L'ambassadrice adjointe américaine à l'ONU, Michele Sison, a au contraire estimé qu'il n'y avait « pas de percée » dans les discussions américano-russes parce que la Russie veut conserver ses gains militaires. « Nous ne laisserons pas la Russie embobiner le Conseil », a-t-elle lancé. Lavrov accuse les états-Unis Les Etats-Unis ont, par ailleurs, annulé les discussions de Genève. Le ministre russe des Affaires étrangère, Sergueï Lavrov, les a accusés, hier, de refuser un dialogue « sérieux », notamment concernant le sort des rebelles syriens, afin de leur permettre de « gagner du temps ». « Nous avons compris qu'il est impossible de discuter sérieusement avec nos partenaires américains », a affirmé Lavrov lors d'une conférence de presse avec le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland. « Il est triste que les pays occidentaux qui se soucient quotidiennement des droits de l'Homme et de la situation humanitaire à Alep et en Syrie en général, continuent à soutenir les radicaux et les extrémistes », a-t-il poursuivi. Le chef de la diplomatie russe estime que les rebelles devaient quitter Alep, sous peine de mourir. « Dans tous les cas, si quelqu'un refuse de partir volontairement, il sera détruit. Il n'y a pas d'autres options », a-t-il affirmé. Il a aussi accusé les rebelles d'avoir « planifié avec la bienveillance de (pays) étrangers » le bombardement contre un hôpital de campagne russe qui a causé la mort de deux médecins russes et blessé plusieurs infirmiers russes et civils syriens.