Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 15 civils ont été tués et plus de 100 blessés, hier matin, par des salves de roquettes tirées par les rebelles sur les quartiers ouest d'Alep contrôlés par le régime. Des « centaines » de roquettes ont été tirées sur les quartiers ouest, alors que les rebelles ont lancé une vaste offensive pour briser le siège imposé par les forces du président Bachar Al-Assad et son allié russe aux quartiers est de l'opposition, a précisé l'ONG, qui a également fait état de nombreuses roquettes tirées sur l'aéroport militaire de Nayrab et l'aéroport international d'Alep. Dans le volet politique, le président russe, Vladimir Poutine, a accusé, jeudi dernier, les Etats-Unis de ne pas avoir tenu leurs engagements concernant le règlement de la crise syrienne, soulignant que Moscou est prêt à travailler avec le nouveau président des Etats-Unis pour améliorer les liens bilatéraux. « Il est très difficile pour nous de communiquer avec l'actuelle administration américaine, car elle ne met en œuvre aucun accord, y compris sur la Syrie », a déclar Poutine à Sotchi, lors d'une session du Club de discussion de Valdaï. La Russie a régulièrement fait entendre son mécontentement concernant l'incapacité des Etats-Unis à séparer en Syrie ceux que l'on appelle les opposants « modérés » des groupes terroristes, une attitude qui - selon Moscou - aurait provoqué la rupture du cessez-le-feu négocié par la Russie et les Etats-Unis et considérablement aggravé la situation dans la ville assiégée d'Alep. La Russie estime, par ailleurs, que les conclusions de l'enquête de l'ONU au sujet d'attaques chimiques en Syrie, qui accusent Damas, « sont pleines de contradictions et donc ne sont pas convaincantes ». Dans leur dernier rapport, les enquêteurs avaient accusé le gouvernement syrien d'avoir eu recours par trois fois à des armes chimiques contre sa population en 2014 et 2015. Les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité se sont réunis à huis clos jeudi dernier pour étudier ce rapport. Les conclusions du document « dans la plupart des cas ne sont pas soutenues par des témoignages suffisants ou des preuves matérielles », a déclaré, jeudi dernier, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, à ses collègues. Il a rejeté l'idée, défendue par la France et par le Royaume-Uni, de sanctionner le gouvernement syrien. A Moscou, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a affirmé que son pays n'a « rien à voir » avec les frappes contre une école de la province d'Idleb, tenue par les rebelles, qui ont tué 22 enfants et six enseignants mercredi dernier. Certains médias arabes et occidentaux « ont aussitôt accusé la Russie de cette tragédie », a-t-elle dénoncé lors d'une conférence de presse. Mais « c'est un mensonge », a-t-elle insisté, au sujet de ces bombardements sur la province d'Idleb, un bastion de Jaich al-Fatah, une coalition regroupant des rebelles et des terroristes de Fateh al-Cham, anciennement « Front al-Nosra » jusqu'à sa rupture officielle avec Al-Qaïda.