A l'exception des régions connaissant un déficit en matière de ressources en eau, toutes les autres wilayas du pays sont tenues d'exploiter leurs propres potentialités. C'est ce qu'a déclaré Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, lors de sa visite effectuée hier à Tipasa. Cette approche sous-tendant la réunion de toutes les conditions nécessaires pour garantir une couverture intégrale des besoins de chaque circonscription est la condition sine qua non pour parvenir, à terme, à la sécurisation des ressources en eau, étape ultime de la feuille de route du ministère qui s'appuie sur les efforts d'amélioration et de renforcement des capacités d'approvisionnement actuelles. En citant Tipasa à titre illustratif, Ouali fera remarquer que les besoins de la wilaya est de 138.000 m3/j avec un pic, tout au long de la période estivale, estimé à 200.000. « Bien que la production actuelle dépasse la quantité distribuée, il existe encore des localités qui ne sont pas approvisionnées 24 heures sur 24 », se demande-t-il, tout en appelant les responsables de la Seaal à fournir tous les efforts requis afin de lutter contre les phénomènes des fuites et de vol d'eau. « Il y a en tout cinq sources pour mobiliser les ressources en eau. En plus des eaux de surface, souterraines, celles produites dans les stations de dessalement et les eaux traitées par les stations d'épuration servant pour l'irrigation, on dispose d'une cinquième ressource. Celle-ci doit provenir de la récupération du volume produit, mais non distribué, car il se perd sous forme de fuite, de vol et par manque d'entretien des ouvrages », série-t-il. Le premier point visité par le ministre à Tipasa est le barrage Keff Eddir, situé à l'extrême ouest de la wilaya. D'une capacité de 125 millions de mètres cubes, il approvisionnera les communes ouest et une partie du centre de la wilaya. En attendant les travaux des canalisations de transfert des eaux, sa mise en volume a été entamée le 22 décembre 2015. Actuellement, la quantité emmagasinée et de 45 millions de mètres cubes. Avec un volume régularisable de 57,4 millions de mètres cubes par an, 21,2 seront destinés pour alimenter le réseau d'eau potable de Tipasa, contre respectivement 7,97 et 7,5 pour Chlef et Aïn Defla. Le volume destiné à l'irrigation sera, en revanche, réparti entre Chlef (4,02 millions de mètres cubes par an) et Tipasa (2,18). Un autre secteur, le tourisme en l'occurrence, bénéficiera à Tipasa d'un volume de 14,53 millions de mètres cubes par. Cette ressource sera mobilisée pour alimenter les zones d'expansion touristique. « Il faut mettre tous les moyens pour entreprendre dans de meilleures conditions les travaux des canalisations des transferts. Au fur et à mesure de la livraison des tranches du projet, on doit procéder à la phase exploitation pour répondre aux besoins des populations, notamment la partie ouest de Tipasa qui connaît un déficit en matière de disponibilité des ressources », insiste le ministre. Selon lui, dès la mise en activité de ce projet structurant, la wilaya de Tipasa sera totalement sécurisée en termes de ressources en eau. La diversité de ses sources de production et le renforcement de ses capacités d'approvisionnement et de distribution lui garantiront, selon le ministre, une autonomie et des potentialités avérées pour répondre aux besoins futurs. Par ailleurs, Abdelkader Ouali a fait savoir qu'en 2017, cinq nouveaux barrages seront livrés, augmentant ainsi les capacités nationales de mobilisation des ressources en eau.