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« 128 millions m3 d'eau gaspillés en quatre ans »
Samir bettache président de la commission du développement local de l'APW de Tipasa tire la sonnette d'alarme
Publié dans Horizons le 26 - 04 - 2016

La commission que vous présidez a présenté un bilan sur la situation du secteur de l'hydraulique lors de la dernière session de l'APW. Plusieurs recommandations ont été émises. Peut-on avoir une évaluation de ce qui a été déjà réalisé ?
Avant de dresser un bilan du secteur des ressources en eau à Tipasa, un petit rappel historique s'impose pour apprécier à sa juste valeur l'état des lieux. Durant les années 1990 et même avant, l'Algérie en général a connu une période difficile en matière de disponibilité des ressources hydriques. A cette époque, les pénuries d'eau cadençaient le quotidien des familles, y compris dans la capitale. Dans nos villages, la situation était pire, surtout en été où grands et petits parcouraient de longues distances pour remplir des bidons.
Depuis 2000, grâce au lancement des plans quinquennaux initiés par le président de la République, matérialisés par la réalisation d'un programme de grande envergure visant la consolidation de la base infrastructurelle de mobilisation, de stockage, de transfert et de distribution d'eau ainsi que la réalisation de stations de dessalement d'eau de mer, la situation s'est nettement améliorée. Pas moins de 1.625 projets structurants ont été réalisés en ce sens à travers le territoire national, dont 13 stations de dessalement, 31 barrages. La wilaya de Tipasa a bénéficié de 79,18 milliards de dinars, soit l'équivalent de 16,9% de l'ensemble des crédits d'investissement qui lui ont été alloués pour la réalisation de 92 projets uniquement dans le secteur de l'hydraulique. Nous pouvons citer, à ce propos, la station de dessalement d'eau de mer de Fouka d'une capacité journalière de 125.000 m3/j, le barrage de Keff Eddir à l'extrême ouest de la wilaya d'une capacité de 125 millions m3 qui après sa mise en fonction permettra non seulement de satisfaire les besoins en AEP de toute la partie ouest de la wilaya, mais aussi d'assurer un volume pour l'irrigation de pas moins de 5.100 hectares. Sachant que la partie occidentale de la wilaya est réputée pour être un fief de la plasticulture.
Maintenant pour revenir à l'état des lieux du secteur, notre commission, lors de l'élaboration de son rapport, a privilégié trois axes qui permettent d'avoir des indicateurs sur l'évolution du secteur. A savoir, le volume de production quotidien, le temps d'alimentation en eau potable imparti à chacune des 28 communes de la wilaya et l'état du réseau d'AEP. Le bilan établi comprend également un chapitre relatif à l'assainissement. Outre les explications fournies à ce sujet par les responsables de la direction des ressources en eau et de la Seaal, nous avons pris le soin de prendre attache avec les présidents des 28 APC afin de connaître de manière exacte les besoins et l'impact des réalisations sur le terrain. Ce travail nous a permis d'avoir toutes les données nécessaires pour que nous puissions établir un état des lieux concret à travers lequel nous avons émis des recommandations à même d'améliorer la gestion de cette ressource.
Quelles sont vos conclusions ?
Nous partons du postulat que la disponibilité des ressources en eau est une condition sine qua non pour garantir la réussite de tout développement local qui passe inéluctablement par la satisfaction de la demande locale en eau potable, mais aussi pour la bonne marche de tous les secteurs d'activité. Nous jugeons pour le moment que les efforts fournis en matière de répartition pour toutes les régions de la wilaya en matière d'eau connaissent un retard par rapport à l'évolution du développement local, bien que le volume produit quotidiennement soit important. Selon les explications des responsables du secteur des ressources en eau, les besoins de la wilaya en AEP avoisine les 350.000 m3/j avec une augmentation importante de la demande en été qui peut atteindre cinq fois la moyenne. Aussi, bien que la partie est de la wilaya connaît actuellement une distribution régulière en eau potable, ce n'est pas le cas de la région ouest, notamment Beni Milleuk, Larhat, Gouraya, Messelmoun et Aghbal. A titre d'exemple, la localité de Beni Milleuk est alimentée à raison de 12 minutes par semaine durant la saison estivale. Cela dit, les réserves globales et la production de la wilaya en eau potable peuvent subvenir d'une manière satisfaisante aux besoins des ménages. En effet, si nous prenons comme référence le ratio 175 litres d'eau par habitant et par jour, ce qui est nettement supérieur à la norme nationale qui oscille entre 140 et 170 litres par habitant par jour, nous déduirons que le volume total dont a besoin la population de la wilaya quotidiennement avoisine les 110.000 m3/j, ce qui est clairement inférieur à la production actuelle. En prenant cet exemple, nous voulons exprimer l'idée qu'avec les ressources disponibles, nous pouvons réduire largement la disparité en matière d'approvisionnement pour, à terme, assurer un équilibre entre toutes les zones de la circonscription. Cet objectif doit nécessairement être accompagné par des efforts sous-tendant les opérations visant à mettre un terme d'une manière définitive au phénomène des pertes considérables dû essentiellement à des branchements illégaux et à la vétusté de certains réseaux.
à combien estimez-vous ces pertes ?
Le volume d'eau qui part, pour ainsi dire, dans la nature est très important. Pour être plus explicite, notre commission a dressé un tableau récapitulatif couvrant les exercices s'étalant de 2012 à 2015. Il s'avère qu'en 2012 le nombre d'abonnés était de 70.136 contre 100.681 en 2015. Une augmentation de la clientèle qui s'est traduite logiquement par une augmentation du volume de l'eau distribuée. Néanmoins, nous avons constaté une différence non négligeable entre la production et les volumes distribués. En 2012, la quantité d'eau produite dépassait les 31,29 millions m3, alors que le volume consommé par les abonnés ne fut que de 17,691 millions m3.A l'aide d'une petite opération de soustraction, nous estimons le volume perdu à plus de 13,6 millions m3. En 2015, la situation s'est amplement aggravée, puisque la différence, autrement dit les pertes, a cumulé un volume de 55 millions m3. Donc de 2012 à 2015, nous avons perdu quelque 128 millions m3. Cette quantité considérable pourrait couvrir à elle seule les besoins de la wilaya durant cinq ans. C'est vous dire le problème.
Quelles en sont les causes ?
Les raisons sont multiples. Je cite à titre d'exemple le cas de la commune d'Aïn Tagourait où l'approvisionnement en eau potable est en H24. Au cours de notre réunion avec les responsables de l'APC en question, ces derniers ont soulevé le problème du gaspillage de cette denrée précieuse dans certains quartiers et douars de la commune, à l'instar des haï Berkane, El Mariout, Khechni, Ben Saoud et Djellouli. En effet, nous utilisons l'eau potable pour l'irrigation et en quantité importante. Pour mettre un terme à ce phénomène hautement préjudiciable, la Seaal a confié entre autres l'installation de compteurs à haï El Fourssan à un entrepreneur qui a été tout simplement chassé par les habitants. A Tipasa, le président de l'APC a confié que des piratages ont été enregistrés dans certains douars de la commune, du fait de la proximité de la conduite principale de leurs domiciles. Normalement ces pratiques seront jugulées dès que nous procéderons au changement de l'installation par une nouvelle en PVC, donc plus difficile à pirater. A Bouharoun, la vétusté du réseau, dont une bonne partie date de l'époque coloniale, favorise la multiplication des fuites d'eau en quantités importantes. A cette contrainte s'ajoute le gaspillage d'eau recensé dans les quartiers de Zaouia et Saidia, dont les installations ne sont pas encore pourvues de compteurs. En résumé, il est plus qu'urgent de procéder à la résolution de ce problème pour garantir une meilleure gestion de la ressource.
Quelles sont les perspectives de ce secteur stratégique à Tipasa ?
Avant d'évoquer les horizons, il faut savoir qu'avant 2001, les habitants de la wilaya s'alimentaient uniquement des eaux souterraines des puits de la Mitidja. Depuis, l'Etat a fourni énormément d'effort pour non seulement augmenter les réserves et la production, mais aussi de faire parvenir cette eau sur l'ensemble du territoire de la wilaya. En 2001, le barrage de Boukerdène à Sidi Amar est entré en service, de même pour la station de dessalement d'eau de mer de Fouka qui garantit une production de 120.000 m3/j, dont 70.000 sont destinés pour les besoins de la wilaya. A cela s'ajoutent la réalisation de 130 puits d'une capacité de 120.000 m3/j et 139 sources garantissant un apport journalier de 12.000 m3. Grâce à ces investissements et la réception prochaine du barrage de Kef Eddir, nous pouvons dire que Tipasa a tous les atouts pour être à l'abri de toute perturbation. Aussi, l'augmentation des capacités de stockage déjà acquises et la réalisation de nouveaux projets auront un impact positif sur la disponibilité de l'eau dans les robinets. En attendant d'atteindre ces objectifs qui sont à la portée vu les moyens mobilisés, les responsables de la wilaya, particulièrement le wali, veillent à ce que tous les citoyens profitent de cette denrée. Ainsi, des instructions ont été données pour améliorer d'une manière tangible l'alimentation en eau potable, notamment dans les zones qui connaissent un déficit. Cela devra intervenir avant la saison estivale et le ramadan.
Quelles sont les recommandations émises par votre commissions ?
Avant d'aborder les recommandations il y a lieu de mettre en valeur la bonne volonté de tous les acteurs impliqués dans la gestion des ressources en eau que ce soit les responsables du secteur, des élus locaux ou bien les responsables de la wilaya. La disponibilité de chaque partie se traduit continuellement par des avancées qui permettront à terme de parvenir à une alimentation en H24 pour tous les habitants de la wilaya. En tout, nous avons émis 21 recommandations, dont certaines concernent l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable. Le plus urgent est de trouver les solutions adéquates pour alimenter d'une manière régulière les communes de Beni Milleuk, Aghbal, Sidi Semiane et certaines localités secondaires de Larhat. Toujours dans la région ouest de la wilaya, notre commission recommande d'une part le renouvellement et l'extension du réseau d'AEP et de l'autre l'augmentation des capacités de stockage en prévision de la réception du projet du barrage de Keff Eddir. Nous recommandons aussi de procéder au recensement des douars et quartiers non pourvus de compteurs pour procéder à leur installation dans les meilleurs délais afin d'en finir avec l'exploitation illégale de l'eau potable. Afin de permettre une intervention rapide en cas de panne, nous recommandons à la Seaal d'assurer une couverture optimale sur l'ensemble de son territoire de compétence. D'autres solutions ont été préconisées par notre commission dans l'optique d'améliorer la mobilisation et l'exploitation des ressources en eau.


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