Qu'il s'agisse du Front Al Nosra dominant recyclé en Fath Cham pour les besoins de la stratégie occidentale de démantèlement de l'Etat national Syrie ou des autres composantes de la nébuleuse terroriste, la débâcle redoutée par l'Occident versant des larmes de crocodile sur la situation humanitaire est une fin de règne perçue par le président Bachar El Assad comme un moment privilégié des Syriens qui « écrivaient l'Histoire » avec la libération d'Alep entièrement sous contrôle de l'armée syrienne en butte aux « dernières poches de résistance ». Il s'agit de « radicaux » qui se refusent à quitter la ville. Le premier couac de l'accord d'évacuation, entrée en vigueur jeudi dernier, traduit la complexité du processus. Hier, la suspension décidée par Damas a été justifiée par les violations des dispositions de l'accord qui, tout en prévoyant un cessez-le-feu, stipule que les rebelles devront déposer leurs armes. Selon la télévision syrienne, « les groupes terroristes ont violé l'accord et ont essayé de faire sortir des armes lourdes et des otages des quartiers de l'est d'Alep ». De son côte, l'Observatoire des droits de l'homme (OSDH) a relevé que la suspension était également due au blocage par des groupes armés des évacuations dans deux localités chiites prorégime de Foua et Kefraya dans la province voisine d'Idleb (nord-ouest), assiégées par les rebelles. En attendant le départ de quelque 15.000 personnes, dont 4.000 rebelles et 337 blessés, qui viennent s'ajouter aux 8.079 rebelles et leurs familles déjà évacuées, la « prochaine étape » porte sur l'établissement d'un « cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire ». Au cours d'une visite à Tokyo, le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que « nous menons des négociations intenses avec les représentants de l'opposition armée, notamment grâce à la médiation de la Turquie ». Il est clairement plaidé pour la relance des pourparlers de paix à Astana, la capitale du Kazakhstan, qui a déjà accueilli des rencontres entre des représentants du gouvernement syrien et des personnalités de l'opposition. La main tendue de la Russie sera-t-elle acceptée par l'Occident dont la duplicité avérée n'a d'égale que sa responsabilité dans le drame syrien, le soutien aux groupes terroristes estampillés aux couleurs de l'opposition modérée » aux antipodes de son engagement dans la lutte contre Daech et, last but not least, la chasse aux migrants décrétée au cœur du Vieux continent ? Au Conseil de sécurité, à la demande de la France, la mobilisation bat son plein pour obtenir le déploiement d'observateurs internationaux pour tenter de rattraper la guerre perdue. A Bruxelles, les 28 revendiquent également l'ouverture des « couloirs humanitaires », tout en s'engageant à « exercer une pression sur les acteurs du conflit en Syrie par tous les moyens diplomatiques disponibles ». La reprise des négociations est, pour l'émissaire onusien, Staffan Mistura, l'unique chance pour éviter que le dernier bastion d'Idleb ne devienne la « prochaine Alep .