Ouvert aux garçons et filles, l'inscription a été réservée depuis des années aux enfants entre cinq et douze ans. Sans brûler les étapes, les élèves sont soumis à un programme de formation varié et bien planifié. La rigueur que demande ce sport, qui englobe les deux spécialités kumité (combat) et kata (artistique), n'a pas poussé ni les enfants, ni leurs parents à changer de discipline. Présidé par l'ancien athlète Zerrouki Abdelkrim, le Taradji Noussour Zéralda arrive à gérer ses activités avec un petit budget, en attendant d'avoir d'autres ressources financières. Le sponsoring, qui fait défaut, n'a pas pour autant diminuer de la volonté de préparer une future relève du karaté algérien. Zerrouki n'est pas seul à diriger ce club. Il a confié le volet technique à sa sœur, l'une des figures emblématiques du karaté algérien, Nadira Zerrouki. Au riche vécu comme athlète (89-2004) en kuminté (catégorie -53 et -55 kg) et comme coach depuis 1997, l'ex-internationale aux plusieurs titres nationaux et internationaux passe le clair de son temps à forger les champions et championnes de demain. Sa méthode d'entraînement intense a été allégée pour laisser un temps de répit pour ses poulains. Se faisant discrète, elle a néanmoins pu contribuer au lancement d'un chantier avec un groupe de jeunes talents de plusieurs générations. D'ailleurs, sept athlètes préparent le passage de grade. Pour la conseillère en sport (spécialité karaté), la mission accomplie d'un formateur, qui porte bien son nom, est de faire de lui un athlète exemplaire sur et en dehors du tatami. Dans une salle louée au centre-ville de Zéralda, l'ancienne championne à la rage de vaincre, travaille d'arrache-pied pour mettre des prodiges sur le chemin de l'épopée. Dans cet entretien, la princesse des tatamis des années 1980 et 1990 a mis en exergue la tranquillité et le plaisir qu'elle éprouve en faisant ce métier d'entraîneur. Pour elle, le karaté algérien a besoin de stabilité pour le développer davantage. Elle nous parle également des raisons qui l'ont poussée à rester loin de la scène. L'éventuelle promotion du karaté Do comme sport olympique en 2020 sera porteuse de beaucoup d'avantages.