La citoyenneté est un concept nouveau mais en réalité, il trouve aussi son origine dans l'Islam. D'après les conférenciers ayant pris part, jeudi dernier, à une rencontre organisée par Radio Coran Algérie au cercle culturel Aïssa-Messaoudi, les principes de la citoyenneté sont évoqués, en effet, dans la religion islamique. Le Prophète Mohamed (QSSSL) a contribué également à les vulgariser. « La première convention sur la citoyenneté dans l'histoire de l'humanité a été conçue par le Prophète. Dans cette convention, les droits et les devoirs sont bien définis. C'est une référence mondiale de la citoyenneté », assure Smaïl Moussa, docteur en sciences islamiques. Il explique que, dans ce document, les musulmans et les non-musulmans ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. « Il n'y a pas de place pour la discrimination raciale, sociale ou sexuelle. L'égalité et la non-discrimination sont le premier principe de la citoyenneté », dit-il. L'autre principe de la citoyenneté défendu par cette convention, selon lui, est la participation sociale. Il indique à ce propos que la zakat ou la djizia imposées concernent tous les citoyens, qu'ils soient musulmans ou non, et participent à l'action sociale, à la solidarité et, donc, à la citoyenneté. Toutefois, ce qui génère la citoyenneté, d'après l'islamologue et représentant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Khaled Younsi, c'est l'amour de la patrie. « L'amour de la patrie, c'est le générateur et l'essence de la citoyenneté. C'est cela qui a permis à l'Algérie de se battre contre le colonialisme et arracher sa liberté. Il ne faut pas croire ceux qui disent que tel ou tel citoyen n'aime pas son pays. Ce n'est pas possible, car l'amour de la patrie est instinctif et ancré en nous. Il faut juste savoir l'activer », souligne-t-il. Le Prophète (qsssl), rappelle l'islamologue Saïd Bouizri, a recommandé aux musulmans de bien traiter leurs épouses, les pauvres, les malades... L'entraide et la solidarité, selon lui, sont les symboles de la citoyenneté. « Le Prophète traitait bien son épouse Khadidja dans une époque où la femme était mal considérée. Il a fait acte de citoyenneté envers son épouse et cette dernière le lui a bien rendu, en le soutenant et en croyant en lui. Tous ces symboles de citoyenneté doivent faire partie de l'éducation », fait-il savoir. La citoyenneté, affirme le Dr Moussa, est une action qui génère des actions. « Quand on fait du bien dans la société, quand il y a une entente entre le citoyen et celui qui le gouverne, on est dans la citoyenneté. Pour que cette problématique ne se pose plus en tant que telle, chez nous ou même ailleurs, il suffit d'appliquer la convention du Prophète », conclut-il.