« Nous avons reçu plusieurs réclamations sur les montants élevés de l'électricité à In Guezzam. Lorsque nous avons envoyé une inspection, il s'est avéré que c'est la mauvaise utilisation de cette énergie qui est à l'origine de ces montants. C'est pour vous dire qu'en plus de la hausse de la TVA et de la nouvelle tarification mise en place, le gaspillage est l'un des facteurs qui crée les mauvaises surprises aux habitants de l'extrême sud du pays », a soutenu Ali Nasri, directeur de l'énergie à Tamanrasset. Comme chaque année, la campagne d'information et de sensibilisation sur la rationalisation de l'énergie électrique a été lancée début octobre 2016 à Tamanrasset. S'étalant jusqu'au mois de mars, cette campagne se concrétise à travers plusieurs actions menées sur le terrain, à l'instar des messages et débats sur la radio locale, l'organisation de portes ouvertes sur les risques liés à la mauvaise utilisation du gaz et de l'électricité, l'explication de la nouvelle tarification mise en place et autres. Les agents de Sonelgaz font aussi le porte-à-porte à travers la diffusion d'informations et la remise de brochures aux usagers au moment de la remise de la facture. La campagne concerne les écoliers et autres adhérents à qui les agents dispensent des cours de sensibilisation dans les écoles et les centres de formation professionnelle. Des rencontres avec les représentants de quartiers sont également tenues pour sensibiliser « contre les agressions d'ouvrages, la fraude d'électricité, le branchement illicite... ». La société civile, les Scouts, la Protection civile et plus particulièrement les femmes ne sont pas exclus de cette campagne qui prend en charge aussi le phénomène de l'électrocution. « Le plus important pour nous, c'est de faire passer le message par tous les moyens et avec toutes les catégories de la société », dira le responsable local. Si dans le Nord, le nombre des victimes du monoxyde de carbone ne cesse d'augmenter, dans les régions du Sud, c'est l'intoxication due à l'utilisation d'« el madjmer », un outil pour se réchauffer, qui est à l'origine du décès de plusieurs personnes. « Le froid du Sud est insupportable. Les habitants dorment près de lui alors qu'il est toxique », a expliqué Hafida Rebaï, chargée de communication à la Sonelgaz. Selon elle, plusieurs cas de décès ont été enregistrés à Tamanrasset et à In Salah. « Ça prend de l'ampleur ces dernières années. C'est un produit toxique et les gens ne sont pas encore conscients de sa nocivité », relève-t-elle. La nouvelle tarification de l'électricité, mise en application en 2016, a porté une hausse de la TVA de 10 à 17% et une catégorisation de la consommation. « Chacun paye selon sa consommation », a expliqué la chargée de communication à Sonelgaz. La décision de l'Etat de soutenir à raison de 50% le prix de l'énergie pour les habitants dont la consommation ne dépasse pas 10.000 kilowatts dans les régions de l'extrême sud du pays, a perdu de son effet avec l'entrée en vigueur de cette nouvelle tarification. « Dans le Sud, la consommation est très élevée, dépassant chez la majorité des foyers les 10.000 kilowatts, ce qui donne des factures bien salées », a-t-elle indiqué. Face à la protestation des habitants notamment durant l'été, la Sonelgaz a mis en place le système de payement par échéancier durant la même année. Le climat dur et les fortes chaleurs sont à l'origine de l'utilisation excessive de l'énergie. « Ici, on ne peut pas vivre 7 mois sans climatiseur. Le climat est difficile. Les gens meurent à cause de la chaleur et il est très difficile d'aller à In Salah, In Guezzam et Tinzaouatine et sensibiliser sur la rationalisation de l'énergie et la facturation car ils savent que les conditions climatiques ne sont pas comme au Nord ». A Tamanrasset, le taux de couverture en électricité a atteint 98% alors qu'il est de 12% pour le gaz. « En dépit de l'aide accordée par l'Etat, l'installation des réseaux de gaz reste coûteux pour la plus grande partie des ménages, ce qui a freiné la couverture », a-t-elle indiqué. Pour dépasser cette contrainte, la Sonelgaz a décidé de prendre en charge l'installation dans les ménages si elle ne dépasse pas 45.000 DA. Elle accorde un échéancier de payement sur trois ans. Si le gaz est arrivé à Tamanrasset en juin 2015, à In Salah, l'opération de raccordement n'a pas beaucoup avancé. « Ça peut être en raison du climat et des habitudes des habitants. Au début, ils ont eu peur mais nous avons fait beaucoup de sensibilisation pour diminuer cette crainte et assurer la sécurité des installations », a-t-elle indiqué. L'électrification rurale a connu, quant à elle, une bonne accélération en 2016 vu qu'elle a atteint plusieurs villages éloignés sur un circuit de 150 km. Ainsi, 29 villages ont été alimentés en énergie électrique dont Tahifet, Tahawhawt, Indalek qui exploitaient, avant cette date, l'énergie solaire. « Le nombre d'habitants dans ces villages a augmenté et la demande sur l'électricité aussi étant donné que l'énergie solaire ne peut pas répondre aux nouveaux besoins », a-t-elle souligné. Le projet se poursuit et concernera prochainement Amguid et Arak où des micro-centrales seront installées avant de mettre en place le réseau de distribution. N. B. Que faire pour réduire la facture ? Utiliser la lumière du jour. Utiliser les lampes économiques disponibles sur le marché avec une durée de vie de 4 ans. Utiliser les ventilateurs au lieu du climatiseur quand la température est clémente. Mettre les rideaux, fermer les fenêtres pour garder la fraîcheur du climatiseur. Acheter des climatiseurs selon les dimensions de la chambre. Ne pas mettre des repas chauds au réfrigérateur. Assurer son entretien et une distance d'aération. Utiliser une machine à laver sans l'option du sèche-linge. Ne pas utiliser le séchoir et fer à repasser dans les heures de forte consommation.