Le Premier ministre depuis 2003, Mohamed Nadji Otri a présenté, hier sa démission au chef de l'Etat Le régime syrien veut aller vite, très vite, dans les réformes politiques pour en finir avec la contestation populaire grandissante et, de là, épargner au pays un scénario à la libyenne. Après l'abrogation de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1963, et les promesses d'ouverture politique annoncées en grande pompe ces derniers jours, c'est au tour du gouvernement actuel de rendre le tablier. Le Premier ministre depuis 2003, Mohamed Nadji Otri a présenté, hier sa démission au chef de l'Etat Bachar al-Assad, qui l'a acceptée, a annoncé la télévision publique. Le nouveau gouvernement, dont la composition devrait être connue d'ici la fin de la semaine, aura pour tâche de mener à bien le programme de réformes que Bachar al-Assad doit annoncer incessamment. Parmi ces réformes doivent figurer l'abrogation effective de l'état d'urgence, la libéralisation de la presse et l'instauration du pluralisme politique, réclamées par le mouvement de contestation lancé il y a deux semaines en Syrie Alors que tous les Syriens sont suspendus au discours de leur président, qui devrait intervenir ce matin, sur le terrain, le pays connaît depuis lundi de nombreuses marches de soutien dans toutes les régions en faveur de celui-ci. Des manifestations en guise de riposte aux marées humaines qui ont secoué ces derniers jours le régime en place causant la mort de cent trente personnes, selon des militants, une trentaine, selon un bilan officiel. Hier encore, plusieurs dizaines de milliers se sont rassemblées dans la capitale afin de participer à un rassemblement de soutien au président. « Par notre sang, par notre âme, nous nous sacrifierons pour toi Bachar », « Dieu, Syrie, Bachar et c'est tout », « Un, un, un, le peuple syrien est un », scandent les manifestants à Damas en brandissant des drapeaux syriens et des portraits du président ainsi que des banderoles sur lesquelles on peut lire «Non à la dissension confessionnelle ». La Syrie est un pays multiconfessionnel et multiethnique avec notamment les sunnites qui sont majoritaires, les alaouites qui tiennent les rênes du pouvoir, les chrétiens et les Kurdes.