Les malformations, les maladies génétiques ou les arriérations mentales seraient légèrement plus fréquentes chez les enfants issus d'une union consanguine et le risque de fausses couches serait augmenté. La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a tenté à travers cette enquête réalisée dans 21 communes réparties sur 12 wilayas du pays trois wilayas du Sud (El Oued, Biskra et Ghardaïa), quatre du Centre (Alger, Boumerdès, Bouira et Béjaïa), trois de l'Est (Bordj Bou Arréridj, Tébessa et Annaba) et deux de l'Ouest (Oran et Aïn Defla) de montrer l'ampleur de ce phénomène. Les conclusions de cette enquête sur la consanguinité (mariage entre proches) réalisées pour la première fois en Algérie donnent froid dans le dos. Un phénomène très fréquent dans notre société mais qui n'a jamais fait l'objet d'une étude documentée. Et dire que ses conséquences au plan médical sur les enfants qui naissent d'un mariage consanguin sont souvent néfastes. Les résultats de l'enquête ont ainsi révélé que le taux de consanguinité est de 38,30%. Concernant les anomalies congénitales observées à la naissance, les enquêteurs ont recensé une série de malformations et de maladies. Il s'agit entre autres du bec de lièvre, la maladie du Duchenne, les cardiopathies, l'agénésie des membres, la trisomie 21 et les mucoviscidoses. Ces anomalies sont très fréquentes avec des taux très élevés (6,52%) soit presque deux à trois fois les taux admis qui sont de 2 à 3%. Pour ce qui est des maladies génétiques qui sont très nombreuses dans les familles issues d'un mariage consanguin, les auteurs de cette enquête précisent que la fréquence paraît proportionnelle au lien de consanguinité. A titre d'exemple, l'on cite l'hydrocéphalie qui est 13 fois plus fréquente, l'hémophilie 11 fois plus fréquente, la maladie du Duchenne 8 fois plus fréquente, les maladies neurologiques 7 fois plus fréquentes et les anémies congénitales sont 3 fois plus importantes. Ces résultats renseignent ainsi sur les conséquences de cette union qui semble très importante en Algérie. Difficile de convaincre en Algérie, un couple de cousins germains de ne pas se marier, sinon de ne pas enfanter étant donné le danger d'avoir une progéniture à risque congénital et qui pourrait donc être affectée de maladies héréditaires. De plus, même si les anomalies sont décelées lors de la grossesse, ce qui n'est pas toujours évident, il serait toutefois difficile d'opter pour une interruption volontaire de grossesse (IVG) en raison des tabous et des interdits religieux…