Rien ne va au niveau des Directions de l'urbanisme et de la construction (Duc) ainsi qu'à la Direction du logement et des équipement publics (Dlep) à travers la majorité des wilayas du pays. Les représentants des personnels de ces directions ont observé, hier, un rassemblement devant le ministère de la tutelle. Quelque 700 travailleurs, venus de 38 wilayas, se sont donné rendez-vous pour clamer leur marasme. Ces travailleurs, qui se sont, récemment, constitués en Coordination nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme (CNTHU), exigent la révision du statut particulier des travailleurs du secteur, la revalorisation du régime indemnitaire du corps commun et technique et la révision des procédures de promotion professionnelle aux postes supérieurs. Le corps commun est constitué des contrôleurs, techniciens, techniciens supérieurs et des ingénieurs. Les travailleurs grévistes demandent également la couverture judiciaire des fonctionnaires, la permanisation des contractuels, des vacataires et des pré-emploi. Dans la nomenclature des doléances, les travailleurs grévistes exigent aussi l'amélioration des conditions de travail et la création d'autres postes budgétaires. L'origine de la protestation réside, selon un membre de la CNTHU, à l'annulation du concours pour des promotions, organisé en novembre 2010 dans la wilaya de Médéa que le ministère a annulé mois plus tard. Cette décision n'a pas été au goût des candidats. Ils ont organisé, en janvier dernier, plusieurs mouvements de protestation au niveau de leurs directions et devant le ministère de l'Habitat. Selon le même représentant, des décisions de nomination à des postes supérieurs ont été attribuées à des fonctionnaires non grévistes. Depuis, les protestataires rappellent que plusieurs promesses et engagements ont été avancés, mais en vain. « Le ministère nous a promis le règlement de 50% du rappel sur le régime indemnitaire, mais pour le moment on n'a rien reçu », a indiqué un représentant de la Dlep de Tizi Ouzou. Ainsi, cette situation est qualifiée de « préjudiciable et d'intenable puisque laissant les fonctionnaires dans un état d'extrême précarité ». La CNTHU, qui se présente comme un nouveau syndicat autonome, né pour dénoncer «la marginalisation» des salariés du secteur de l'habitat, invite le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, à ouvrir un dialogue pour discuter de l'ensemble des problèmes socioprofessionnels que rencontrent les travailleurs du secteur. Malgré le débrayage illimité, ces fonctionnaires de l'habitat et l'urbanisme assurent, faut-il le préciser, un service minimum au niveau de toutes les directions de wilaya.