Mouammar Kadhafi, qui semble isolé au sein de son clan, est en phase de négociation pour une sortie honorable. Il envoie un message au président américain qui a ordonné lundi dernier le retrait des avions et navires américains de combat engagés dans la campagne internationale en Libye. Désormais, Washington ne fournira à l'Otan que des avions pour le ravitaillement en vol ou pour des missions de brouillage et de surveillance. Autre élément de satisfaction du leader libyen : contrairement à ses homologues français, italien, qatari,... le président américain refuse de reconnaître dans l'immédiat le Conseil national de transition (CNT) comme interlocuteur légitime. L'envoi d'un émissaire, Chris Stevens, à Benghazi, semble obéir à d'autres considérations. Comme l'étude des « capacités » et des « relations » de l'opposition qui inquiète de plus en plus les responsables de l'administration américaine sur ses « fréquentions » avec al- Qaïda et leurs critiques des opérations de l'Otan. Ce n'est pas la première tentative de Kadhafi de résoudre le conflit par des moyens diplomatiques. Le leader libyen, qui a envoyé début de la semaine un émissaire en Turquie, Grèce et à Malte pour évoquer la crise avec les dirigeants de ces pays, laisse entendre qu'il est prêt au dialogue avec le CNT même si celui-ci ne « ne représente pas la base populaire ». Condition posée par Kadhafi qui serait prêt à entamer une réforme politique : le dépôt des armes au préalable. « Il y aura des garanties pour tout processus politique par le biais d'observateurs de l'Union africaine et de l'ONU capables de dissiper toute doute », déclare Khaled Kaïm, son vice-ministre des Affaires étrangères, ajoutant que le prochain comité de l'Union africaine sur la crise aura lieu en Libye « la semaine prochaine » soit quelques heures avant la réunion du Groupe de contact sur la Libye, créé à Londres il y a une semaine. « Le 12 ou le 13 avril au Qatar », selon le ministre français des Affaires étrangères.