Phase n Le régime libyen se dit prêt à négocier une réforme politique, comme des élections ou un référendum, mais exclut un départ de son dirigeant Mouammar Kadhafi. Ce dernier, de plus en plus isolé après de nouvelles défections dans son camp, a fait une apparition, hier, lundi, en public dans sa résidence de Bab El-Aziziya, à Tripoli, alors qu'un envoyé spécial du régime s'est rendu à Malte, après des visites en Grèce et en Turquie, à la recherche d'une solution du conflit Le porte-parole du gouvernement libyen a affirmé, dans la nuit de lundi à mardi, que le régime était prêt à négocier toute forme de réforme politique, comme des élections ou un référendum, tout en rejetant un départ du colonel Mouammar Kadhafi. «Le leader est la soupape de sécurité pour le pays et pour l'unité de la population et des tribus. Nous pensons qu'il est très important pour toute transition vers un modèle démocratique et transparent», a averti Moussa Ibrahim. La veille, le New York Times a rapporté que deux des fils de Kadhafi, Seif Al-Islam et Saadi, ont proposé une transition vers une démocratie constitutionnelle,qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père. Selon le quotidien américain, citant un diplomate sous le couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, la transition serait pilotée par Seif Al-Islam. Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les rebelles, a aussitôt rejeté cette idée. «Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique», a déclaré un porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, à Benghazi, fief des insurgés. Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a, lui aussi, estimé que Mouammar Kadhafi et sa famille devaient quitter le pouvoir en Libye et que la communauté internationale devait rester unie contre les tentatives diplomatiques du régime Kadhafi de s'en sortir. Après la France et le Qatar, l'Italie a décidé de reconnaître le CNT comme le «seul interlocuteur légitime», alors que le pouvoir libyen a connu un nouveau revers avec la démission dimanche dernier d'un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Triki, doyen des diplomates, quatre jours après la défection du chef de la diplomatie, Moussa Koussa. Le département du Trésor des Etats-Unis a, par ailleurs, annoncé que l'ancien ministre des Affaires étrangères libyen n'est plus visé par les sanctions économiques américaines contre le régime de Tripoli. Sur le plan militaire, depuis hier lundi, plus aucun avion de combat américain n'a effectué de sortie, a annoncé un porte-parole du Pentagone, qui a toutefois souligné que les appareils se tenaient prêts à intervenir «au cas où l'Otan en ferait la demande». L'armée américaine ne devrait plus fournir désormais que des avions destinés à effectuer des ravitaillements en vol et effectuer des missions de brouillage et de surveillance. Des combats entre insurgés et loyalistes ont de nouveau eu lieu hier lundi près du port pétrolier de Brega, 800 km à l'est de Tripoli, où des familles entières fuyaient les bombardements en voiture. Les rebelles ont réussi à avancer jusqu'aux abords est de la ville avant d'être repoussés par des tirs d'artillerie et d'obus des forces pro-Kadhafi, mieux armées et mieux organisées.