Photo : Slimene S.A. La loi de finances complémentaire (LFC) comportera des mesures à même d'encadrer l'application des dernières décisions prises dans le cadre des deux Conseils des ministres, à savoir celle relative au plafonnement des prix des produits de large consommation, particulièrement l'huile, le sucre et les légumes secs, ainsi que les dispositifs déployés pour booster la création d'emplois. Le ministre du Commerce M. Mustapha Benbada, a indiqué que la LFC définira également les budgets à consacrer pour la concrétisation de ces mesures qui visent essentiellement, selon lui, l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. Il a ainsi avancé le montant de 300 milliards de dinars qui sera consacré par le Trésor public dans le cadre des subventions et la stabilité des prix des produits de large consommation. Il a indiqué que le gouvernement s'est donné une échéance jusqu'à la fin du mois d'août pour plafonner les prix de vente de l'huile et du sucre mais il n'est guère nécessaire d'attendre cette date, souligne le ministre, puisque cette décision est désormais entrée en vigueur. Plus précis, M. Benbada a indiqué que cette mesure est «pérenne et définitive» et que «l'huile et le sucre sont subventionnés au même titre que le pain et le lait». En ce qui concerne la subvention de la farine, la semoule, les légumes secs et les pâtes alimentaires, il a fait savoir que les pouvoirs publics ont pris attache avec les importateurs en leur imposant de respecter les seuils des prix régulés. L'OAIC qui constitue le principal importateur de céréales a été sollicité pour accomplir la mission de régulateur principal de ce secteur. Sur la lancée, le ministre a rappelé que le gouvernement s'est doté de moyens appropriés pour réguler le marché contre l'emballement des prix. Des outils «transparents» qui assureront, selon lui, la sécurité financière des Algériens. Toutefois, le ministre a fait remarquer que le système des subventions en Algérie est «trop généreux» dans la mesure où il touche aussi bien ceux qui sont dans une situation aisée que les démunis. A ce sujet, il a émis le souhait de lancer un débat national et réfléchir comment cette «aide de l'Etat va à ceux qui la méritent». Et d'ajouter que «nous devons réfléchir comment aller vers des subventions ciblées car l'Etat peut avoir des moyens aujourd'hui mais rien n'est sûr pour le futur. C'est la raison pour laquelle nous devons trouver une alternative». L'appel du ministre est lancé à l'adresse de la Centrale syndicale, à l'Union générale des commerçants et artisans algériens et aux associations des consommateurs. Les lourdes factures qu'engendreront les subventions des produits de large consommation au Trésor public est l'autre motif avancé par le ministre. A titre indicatif, M. Benbada a fait savoir que la défiscalisation de l'importation de la matière première de l'huile engendrera une incidence financière de 27 milliards DA en plus de 30 milliards DA qui seront déboursés pour la stabilité des prix de l'huile et du sucre. La régulation des marchés nécessite également, précise le ministre, la réalisation de nouveaux marchéx de gros de fruits et légumes annonçant que 14 sont en voie de réalisation. La spéculation est à l'origine, en partie, de la flambée des prix constatée ces derniers temps sur le marché des fruits et légumes, a reconnu le ministre, avant d'ajouter que le manque de produits a aggravé la situation. Il a rassuré plus loin qu'une nette accalmie sera constatée durant le mois de mai. BIENTÔT UN CONSEIL NATIONAL DE LA CONCURRENCE Pour contrecarrer la concurrence déloyale, le premier responsable du secteur a annoncé la mise en place durant le 2e semestre de cette année du conseil national de la concurrence, précisant que les textes d'application seront présentés durant ce mois au gouvernement. Dans ce cadre, il a été décidé, en outre, le renforcement du corps des contrôleurs avec 2500 agents et 95 inspections de contrôle à travers le territoire national. LA LFC CONSACRE 4 MILLIARDS DE DINARS POUR JUGULER LE MARCHE PARALLÈLE Une feuille de route de 10 pages, établie par le département du Commerce et les cadres du ministère des Collectivités locales a été adressée à l'ensemble des wilayas. Les élus locaux sont appelés à dresser un état des lieux sur les marchés parallèles, la nature des activités et le nombre de personnes qui y exercent. Ces derniers sont également instruits pour aménager des espaces en vue de réinsérer les «concernés» dans la sphère formelle. La LFC comporte des mesures encadrant cette procédure, entre autres la défiscalisation durant deux années d'activité, une carte attribuée par l'APC et le retour progressif à la fiscalisation, note le ministre avant d'ajouter qu' «en cas de refus, les forces des services de sécurité interviendront pour mettre de l'ordre». En termes de budget, la LFC consacre une enveloppe de 4 milliards DA pour la réalisation des espaces commerciaux. A la question de savoir par ailleurs quel est le niveau des fausses facturations, le ministre a avancé qu'il est en baisse puisqu'en 2010, il a été de l'ordre de 32 milliards DA contre 66 milliards en 2009. LES BOULANGERS CONVIES DEMAIN À UNE RENCONTRE AU MINISTÈRE Tout en reconnaissant le retard pris dans le règlement des problèmes posés par la corporation des boulangers, le ministre a affiché son entière disponibilité de répondre aux préoccupations de ces derniers. «C'est vrai que le programme de rencontre que nous avons prévu a été décalé mais nous les inviterons ce mercredi au ministère pour préparer les mesures qui s'imposent», a indiqué le ministre tout en rassurant que les problèmes des boulangers sont pris en charge. Pour rappel, les protestataires ont demandé de revoir à la hausse les marges bénéficiaires et de réétudier le prix de vente en fonction du prix de revenu.