Photo : Slimene S.A. Le ministre du Commerce, M. Benbada, a déclaré, hier, lors d'une rencontre d'évaluation du contrôle de l'activité commerciale qu'un dialogue avec les opérateurs économiques a été engagé pour la «codification des prix du sucre et de l'huile» et qu'un panier d'autres produits de consommation courante fera l'objet encore de «discussions pour arriver à un mécanisme similaire». Le décret sur le prix de l'huile et de sucre dont la marge est plafonnée sera soumis aujourd'hui «pour une dernière lecture» en conseil interministériel pour être ensuite soumis à l'approbation du gouvernement, dira le ministre. Pour ce dernier, le texte a été élaboré en «concertation avec les opérateurs économiques concernés», ajoute-t-il. Le décret sur l'huile et le sucre a nécessité «trois rencontres interministérielles» pour l'affiner. Il devra donc fixer la marge à la production. Le gouvernement est en train d'étudier le suivi des prix d'autres produits comme les légumes secs. Des rencontres d'évaluation sont prévues mais le dossier «s'avère plus complexe», selon M. Benbaba. Pour preuve, il y a une multitude d'intervenants sur le marché, 139 importateurs, un nombre difficile à «gérer», le gouvernement voudrait que l'opérateur public, l'OAIC, qui ne détient que 5 % seulement des approvisionnements «arrive à 50 % des parts pour pouvoir donner au gouvernement les moyens de réguler ces produits», dira M. Benbada. Une échéance lui a été fixée à juin prochain. Pour le ministre du Commerce, «le cadre légal ne fait pas défaut», il existe et ce, par un suivi à l'importation, par les indications de la Bourse… Une loi de Finances complémentaire va légaliser l'exonération de la TVA et des droits de douanes. Le gouvernement voudrait à travers ce genre de mesures «protéger le pouvoir d'achat» des citoyens notamment pour les produits de consommation courante. Cette liste d'ajoute aux produits déjà plafonnés comme la farine, le lait, la semoule. Quant aux pâtes alimentaires, ils bénéficient déjà depuis 2007 de subvention de la matière première, les producteurs ont accepté qu'il y ait «une nouvelle clause dans le cahier des charges» les obligeant à «en référer au gouvernement» lors qu'il y a changement dans la structures des prix.Pour ce qui est des fruits et légumes, il y a un programme de modernisation, avec la création de marchés de gros régionaux et ceux dits «d'intérêt national» qui vont mettre de l'ordre dans les circuits de distribution et donc «stabiliser les prix», selon lui? Concernant les dernières mesures prises par le gouvernement et plus particulièrement pour l'huile et le sucre, il promet que «les prix ne dépasseront pas le plafond arrêté» puisque le gouvernement a décidé de prendre en charge la compensation qui a coûté «une enveloppe de 3 milliards de DA», a-t-il précisé. La mesure de défiscalisation de la TVA et des droits de douanes frappant l'huile et le sucre qui ont fait l'objet de «suspension de recouvrement» et non pas d'exonération, sera officialisée dans la prochaine Loi de finances complémentaire. Elle a été décidée, au départ, pour six mois seulement, c'est-à-dire jusqu'au 31 août 2011.Enfin, pour ce qui est de la résorption du marché informel, il s'agit non pas de sa légalisation mais de son «assainissement», explique M. Benbada. «Des idées sont à l'étude au niveau de la commission internationale» pour voir comment le faire. Parmi ces idées, on prévoit par exemple une régularisation par «une exonération fiscale sur quelques années».Le ministre du Commerce mise beaucoup sur les dispositions du nouveau décret paru en janvier 2011 portant «réorganisation des services extérieurs». Celui-ci mettra fin aux disparités et permettra aux équipes de contrôle d'atteindre une meilleure efficacité dans leurs interventions contre les pratiques spéculatives. Un dossier sur les besoins du ministère sera soumis au gouvernement prochainement. Le ministère du Commerce n'assure une présence physique à travers l'ouverture d'inspections que dans 59 circonscriptions sur les 539 que compte le pays.