Cette session présidée par le Libyen Ali Treki, se poursuivra jusqu'à lundi prochain. Elle permettra aux intervenants de s'exprimer sur différents thèmes et événements internationaux et sur les questions inscrites à l'ordre du jour, comme la résolution des conflits armés, le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le développement de l'Afrique, la promotion des droits de l'homme, la promotion de la justice et du droit international et la lutte contre le phénomène du terrorisme. «Le moment est venu de redonner vigueur au multilatéralisme et de mener une action véritablement collective au sein de l'Organisation des Nations unies. C'est maintenant ou jamais. Il est temps de restaurer l'unité des Nations unies. Leur unité de but. Leur unité d'action», déclare, en ouvrant le débat général, Ban Ki-moon qui estime que l'ONU est en passe de devenir «la voix de ceux qui n'en n'ont pas, le défenseur des sans-défense ». Parmi les chantiers que le secrétaire général pense ouvrir et mener à bon port : les changements climatiques qui menacent l'humanité et la planète, les armes nucléaires dont le monde doit se débarrasser «si nous agissons maintenant, nous obtiendrons les ratifications nécessaires à l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires», dit-il, le combat contre la pauvreté qui pourrait passer par l'adoption d'un pacte mondial pour l'emploi qui favoriserait une croissance équilibrée et durable à cinq ans de la date butoir, fixée à 2015, des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et protection des droits de l'homme qu'il estime liés à la paix, la sécurité et la justice. Notamment au Darfour, au Sud-Soudan, en Somalie, au Sri Lanka, au Myanmar, à Ghaza, en Afghanistan et au Pakistan. Sur la lancée du secrétaire général, le président de la 64e session a rebondi sur les crises qui se posent actuellement. Elles ne peuvent être combattues que par la coopération internationale entre Etats, dit-il, se félicitant du «consensus sur la nécessité de revitaliser les Nations unies afin de garantir une réponse efficace aux menaces et crises transnationales» et s'engageant à travailler avec tous les Etats membres pour réformer le Conseil de sécurité pour le rendre plus représentatif. Ces deux discours d'introduction faits, la parole a été donnée au président américain Barack Obama pour prononcer son premier discours devant l'Assemblée depuis sa prise de fonctions en janvier. Comme attendu, il a sollicité l'aide de ses homologues pour faire face aux défis de la planète. «Ceux qui ont l'habitude de réprimander l'Amérique pour son action solitaire dans le monde ne peuvent aujourd'hui rester de côté et attendre que l'Amérique résolve seule tous les problèmes du monde», dit-il appelant chacun de ses homologues à «prendre sa part de responsabilité dans la réponse globale aux défis mondiaux». M. Obama, qui présidera un sommet exceptionnel du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires avant de se rendre au sommet du G20 à Pittsburgh (Pennsylvanie) n'a pas été avec le dos de la cuillère avec la Corée du Nord et l'Iran. «Si les gouvernements d'Iran et de Corée du Nord choisissent d'ignorer les règles internationales, si ces pays mettent la recherche d'armes nucléaires avant la stabilité régionale et la sécurité, s'ils ignorent les dangers d'une course aux armements nucléaires en Asie de l'est et au Moyen-Orient, ils devront rendre des comptes», dit-il. Contre toute attente, M. Obama s'est longuement attardé sur la question de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. «L'Amérique n'accepte pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne», dit-il, s'engageant à poursuivre la quête d'une paix juste et durable entre Israël, la Palestine et le monde arabe et à appeler à la relance «au plus vite et sans conditions préalables» des négociations de paix au Proche-Orient sur les questions du statut final : la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens, les frontières, les réfugiés et Al-Qods. «L'objectif est clair : deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité», dit-il pour conclure. Mouammar Kadhafi, qui s'est exprimé à New York pour la première fois depuis sa prise de pouvoir en 40 ans, a tiré à boulets rouges sur la domination exercée sur le Conseil de sécurité par les cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) avec leur droit de veto et le colonialisme. «Le veto est contraire à la Charte de l'ONU, l'existence de membres permanents est contraire à la Charte», dit-il brandissant le petit livre bleu contenant le texte fondateur des Nations unies avant d'interpeller les ex-colonisateurs de l'Afrique. Ils leur demander de «payer» 7.770 milliards de dollars à l'Afrique comme dédommagements. Sans être virulent, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est revenu sur l'actuel ordre économique. Il demande un nouvel ordre, une réglementation des marchés et la fin du protectionnisme, à la lumière de la crise financière mondiale. «Puisque l'économie mondiale est interdépendante, nous sommes contraints d'intervenir au-delà des frontières nationales et devons de ce fait refondre l'ordre économique du monde», explique-t-il insistant sur la nécessité d'une meilleure représentation des pays en développement dans les organisations multilatérales comme le Fonds monétaire internationale et la Banque Mondiale. Les présidents Nicolas Sarkozy, Dmitri Medvedev, Mahmoud Ahmadinejad et le Premier ministre britannique Gordon Brown se sont exprimés très tard dans la soirée. Nous y reviendrons.