La salle du restaurant Sidi Noui, à Chéraga et pour la deuxième fois s'est vue transformer en galerie d'art pour accueillir les toiles de Houria Menaa. Cette artiste peintre, autodidacte mais médecin spécialiste de profession, qui depuis les années 90, la peinture est devenue son passe-temps favori, pourquoi pas sa troisième vie. La première étant d'être épouse et mère, la seconde sa vocation de médecin et la troisième se conjugue avec le chevalet. Trente-cinq tableaux sont accrochés aux murs de la salle du restaurant, élaborés selon l'inspiration des moments de son existence. Au-delà de la période florale au cours de laquelle l'artiste amateur a donné libre cours au côté couleurs, langage de la nature, à travers les filles des dieux que sont les fleurs. Les toiles représentant des vases et bouquets laissent une impression de limpidité et de joie de vivre. Les couleurs employées, leur tonalité sont l'essence d'une grande sensibilité, reflétant la magie du bouquet. Sinon la deuxième phase, si l'on peut dire ainsi, est celle, consacrée au sud et aux chevaux. Les Touaregs, les musiciennes targuies, le désert et ses tons chauds et ocres sont les modèles démontrant le désir de Houria Menaa à transcender «la candeur» des peintures florales. Il y a comme un désir d'affirmer sa peinture en dépassant le thème privilégié à l'orée de son engouement pour la peinture. Nous retrouvons également des portraits d'hommes et de femmes au costume algérien authentique et au regard énigmatique des personnages. Là, on remarque une certaine naïveté du geste et du signe et l'indiscipline du pinceau surtout au niveau des représentations des chevaux au galop. Houria Menaa écrit sa propre histoire dans ses tableaux. Ce n'est plus une échappatoire pour l'artiste amateur mais bien un enthousiasme que de peindre en s'y consacrant, mélangeant thèmes et perceptions et souffle créateur.