Avocat et grand spécialiste du droit international, Mohand Issad, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital de l'hôtel Dieu à Paris, à l'âge de 75 ans, suite à une longue maladie, a été enterré, hier, à Ben Aknoun en présence d'une foule nombreuse venue d'horizons différents pour lui rendre un dernier hommage. L'enterrement s'est déroulé comme l'aurait souhaité le défunt : dans l'intimité. Des personnalités du monde politique, artistique et littéraire, ainsi que de simples citoyens ont tenu à accompagner le défunt à sa dernière demeure. La tristesse se lisait sur tous les visages, tant il est vrai que la mort du professeur Issad est une perte incommensurable pour l'Algérie. D'ailleurs, ceux qui ont côtoyé et travaillé avec lui étaient unanimes à dire que sa disparition brutale est une grande perte pour le Barreau algérien et l'Algérie. «L'Algérie a perdu en lui un homme à la probité intellectuelle bien établie», ont affirmé ses confrères émus jusqu'aux larmes, tout en mettant l'accent sur ses qualités humaines et professionnelles. Aujourd'hui, avocats ou juges, d'anciens étudiants qui ont bénéficié de ses enseignements, sont venus des quatre coins du pays pour lui dire leurs adieux. Etaient présents à l'enterrement Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Chozali, anciens chefs de gouvernement, l'écrivain Amine Zaoui, le patron de la Centrale syndicale, Sidi Saïd, Bélaïd Abrika, figure de proue du mouvement citoyen des Aârouchs, et des députés. Ancien bâtonnier et ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, qui l'a connu, a affirmé que le décès de Mohand Issad est une «perte incommensurable pour l'œuvre de construction de l'Etat de droit dans notre pays», ajoutant qu'il se souviendra «d'un homme intègre, d'un universitaire brillant, d'un ami fidèle, intransigeant sur les principes, aimant profondément son pays». Professeur agrégé en droit, spécialiste du droit international, feu Issad avait occupé, en 1999, le poste de président de la Commission nationale de réforme judiciaire avant d'être désigné par le président de la République pour diriger la commission d'enquête sur les événements de la Kabylie en 2001. Feu Issad a publié plusieurs ouvrages et articles et a participé à de nombreux congrès tant en Algérie qu'à l'étranger.