Une centaine de professionnels des médias, promoteurs de l'initiative nationale pour la dignité des journalistes, se sont regroupés mardi 29 mars à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Après discussion, une plateforme d'une dizaine de revendications a été adoptée. Il s'agit, entre autres, de la promulgation du statut particulier du journaliste, l'ouverture d'un débat officiel avec la presse algérienne «sans distinction pour discuter de la profession dans les plus brefs délais», la réactivation du Conseil supérieur de l'information (CSI) avec «une représentation équitable des journalistes», l'élaboration d'une carte de presse nationale unifiée, la réactivation du conseil national d'éthique et de déontologie et la dépénalisation du délit de presse. Les journalistes protestataires ont réclamé également l'élaboration de conventions de branches spécifiques aux journalistes avec leur mise en œuvre obligatoire, la facilitation de l'accès à l'information, une grille salariale nationale «digne de la profession» et la création d'un fonds des œuvres sociales avec la mise la mise en place d'un cadre juridique approprié. Pour faire aboutir ces revendications, les présents se sont entendus sur le principe d'une grève nationale de toute la presse nationale le mardi 3 mai 2011, d'un sit-in au niveau de la place de la Liberté de la presse à Alger, d'une campagne de sensibilisation et de mobilisation pacifique au sein de la corporation et de la coordination permanente des journalistes à travers des rencontres régulières. Selon les initiateurs de l'action, la plateforme de revendications sera remise aux autorités concernées les prochains jours. Ils ont déclaré leur soutien total au mouvement de protestation des journalistes de la radio, de la télévision et des autres organes de presse, et ils ont adopté deux slogans : «Vous avez parlé, nous vous avons écouté. Nous parlons, écoutez-nous ! », et «Journaux, agence, radio, télévision, journalistes solidaires». Un autre rassemblement est prévu samedi 2 avril pour désigner un représentant de ce mouvement autonome et s'entendre sur les formes de poursuite de la contestation.