Le congrès constitutif de l'espace africain de justice constitutionnelle s'est ouvert, hier, au siège du Conseil constitutionnel, à Alger, pour deux jours de travaux. Outre la désignation de la date et du lieu de la prochaine réunion, l'ordre du jour porte sur le dépôt des candidatures et les élections en vue de la mise en place des structures et organes. Plusieurs personnalités de haut rang ont assisté à la cérémonie d'ouverture. Il s'agit du président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, le président de la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) relevant du Conseil de l'Europe, M. Gianni Bucciquio, et les ambassadeurs des pays membres de l'UA accrédités à Alger. Le président du Conseil constitutionnel, M. Boualem Bessaïh, qui préside la rencontre, a insisté sur l'importance de créer un espace africain de justice constitutionnelle afin de mieux «fédérer les mécanismes africains» réservés à ce système juridique qui veille au respect des grands principes consacrés par les Constitutions nationales. Dans une allocution à l'ouverture, il a avancé que cet espace devra contribuer également à «la promotion et la diffusion des valeurs et des principes universels d'Etat de droit, de démocratie et des droits de l'homme, des principes et valeurs consacrés dans le préambule de l'Acte constitutif de l'Union africaine ». M. Bessaïh a rappelé, en outre, que l'Algérie avait été sollicitée -lors d'une rencontre des institutions africaines à Rio de Janeiro, en marge du forum mondial de justice constitutionnelle le 16 janvier dernier-pour entreprendre les démarches nécessaires pour mener l'opération jusqu'à son aboutissement. Pour sa part, le président de la commission de l'UA a souligné que la création de l'espace africain de justice constitutionnelle est «nécessaire pour combler un vide» dans la gestion des situations de conflits. Evoquant les conflits et les violences post-électorales, ainsi que la rupture de l'ordre constitutionnel à la suite des coups d'Etat, survenus dans certains pays africains, M. Ping a précisé que la création d'un tel organisme est devenue une «nécessité, car la justice constitutionnelle est à la base de la recherche de solutions pour toutes ces questions». «L'Algérie qui a pris l'initiative de réunir les autres juridictions constitutionnelles d'Afrique mérite d'être vivement félicitée», a-t-il ajouté. A rappeler que la création de l'espace africain de justice constitutionnelle a été par l'Algérie et vient en application de la décision de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, adoptée lors de 15e session ordinaire de Kampala (Ouganda) en juillet 2010.