Les exigences de l'UE ont été réaffirmées à l'issue de consultations, lundi à Paris, entre une délégation mauritanienne dirigée par le Premier ministre nommé par la junte, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, et les représentants de l'UE. L'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) sont "sur la même ligne" au sujet du retour à l'ordre constitutionnel en Mauritanie, a déclaré, hier, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping. "Nous sommes tout à fait en harmonie avec l'UE sur la situation en Mauritanie. Nous sommes sur la même ligne, pour faire en sorte de restaurer l'ordre constitutionnel" dans ce pays où une junte a pris le pouvoir par un coup d'Etat le 6 août, a affirmé M. Ping. Le chef de la junte mauritanienne, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a quant à lui déclaré lundi soir qu'il n'y aurait "pas de retour en arrière" dans le pays, deux mois après le renversement du président élu, malgré l'exigence européenne d'un "retour à l'ordre constitutionnel". Selon M. Ping, "l'UA avait décidé d'un ultimatum et l'UE vient à son tour de lancer une sorte d'ultimatum à la junte en lui donnant un mois pour revenir à l'ordre constitutionnel." "Cette initiative de Paris au nom de l'UE était attendue", a-t-il estimé. L'UE a donné lundi un mois à la Mauritanie pour présenter des propositions en vue d'un "retour à l'ordre constitutionnel", faute de quoi elle déclenchera un processus de sanctions. Les exigences de l'UE ont été réaffirmées à l'issue de consultations, lundi à Paris, entre une délégation mauritanienne dirigée par le Premier ministre nommé par la junte, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, et les représentants de l'UE. Cette dernière a surtout déploré que les propositions mauritaniennes "n'incluent pas une libération immédiate et sans conditions du président légitime (Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu en mars 2007) et restent dans un cadre fondamentalement non constitutionnel et illégitime sans perspectives de retour à l'ordre constitutionnel". L'UA avait exigé le 22 septembre le rétablissement du chef de l'Etat dans ses fonctions le 6 octobre "au plus tard", évoquant des "risques de sanctions et d'isolement" pour les putschistes s'ils ne satisfaisaient pas à cette "exigence". "La prochaine étape pour nous, c'est d'informer le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA sur l'évolution de la situation depuis notre ultimatum, et de rester en consultation permanente avec la communauté internationale. Le CPS prendra alors les décisions", a expliqué M. Ping. Un haut responsable de l'UA, qui a souhaité garder l'anonymat, a souligné que "la prochaine étape suppose aussi d'aller, à l'issue de l'ultimatum, au Conseil de sécurité de l'ONU pour là aussi demander des sanctions". L'ambassade des Etats-Unis à Nouakchott a annoncé le 17 octobre que les autorités américaines avaient pris des "mesures de restriction sur les voyages aux Etats-Unis contre certains membres de la junte et du gouvernement" ainsi que contre des individus soutenant leurs actions. DJAZIA SAFTA/AGENCES