Photo : Fouad S. Les élèves du cycle primaire n'auront plus à supporter des cartables surchargés. Annoncé mercredi dernier par le premier responsable du secteur, l'allègement des programmes scolaires sera effectif à partir de la prochaine rentrée scolaire. Intervenant sept années après la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, cet allègement s'inscrit dans le cadre de la réforme de l'aspect pédagogique de notre institution éducative. Le travail a été confié à une commission d'experts qui présentera prochainement les résultats. Cette initiative sera sans nul doute favorablement accueillie par les partenaires sociaux de la tutelle, des enseignants. Et même des parents qui ont, à maintes reprises, appelé le ministre à tenir compte de la surcharge des programmes par rapport au volume horaire. Le ministère de l'Education avait auparavant revu à la baisse le volume horaire des élèves du primaire. Mais cette diminution n'a aucunement arrangé les choses. Bien au contraire, le programme demeurant le même, les cours sont de ce fait dispensés dans la précipitation. Pour les syndicats du secteur, la tutelle accuse un retard considérable en matière de révision de surcharge des programmes enseignés. Ils rappellent qu'enseignants et parents d'élèves ont attiré l'attention de la commission nationale des programmes par le biais de la tutelle. Mais toutes les plaintes sont restées sans écho. «Le ministère devait dès les premiers résultats de la réforme procéder à cette révision. Aujourd'hui, l'allègement des programmes du cycle primaire est nécessaire», soulignent-ils. Pour le Cnapest, l'allègement des programmes est irréversible. Son porte-parole M. Larbi Nouar juge le moment opportun pour revoir les programmes scolaires du cycle primaire. «Les programmes sont inutilement chargés par rapport au volume horaire. On enseigne plusieurs matières à l'élève : éducation islamique, morale, civique. Mais les connaissances et enseignements sont les mêmes», a regretté M. Nouar affirmant avoir l'impression que les sous-commissions émanant de la commission nationale des programmes travaillent en solo, sans concertation aucune. Pour le Cnapest, il faut tenir compte des capacités des élèves du primaire. «Compte tenu de leur âge allant de 6 à 11 ans, il y a pas plus important que de leur enseigner parfaitement les langages fondamentaux pour une meilleure assimilation des connaissances et un meilleur apprentissage de la langue, les autres cycles d'études. Selon M. Nouar, le programme actuel recèle plusieurs anomalies. Mais il faudrait d'abord commencer par la suppression de certaines matières et les insérer dans un autre contexte. Il cite la possibilité d'enseigner l'éducation islamique et civique à travers des études de textes, dans les cours de la langue arabe. Il faudrait, en parallèle, assurer un bon encadrement. Certains syndicalistes estiment que le niveau de certains enseignants est bien en deçà des missions assignées à l'institution éducative. Selon les syndicats, il y a plusieurs manières pour venir à bout des anomalies liées à la surcharge des programmes. «La façon d'enseigner doit changer», souligne-t-on. Pour le SNTE, les mesures de réformes ont prouvé leurs limites. «Le moment est venu pour revenir à l'ancien système. Six années dans le primaire et quatre au collège», a souligné M. Boudjenah. Il affirme que les résultats des enquêtes effectuées auprès des élèves des classes de la réforme démontrent que la nouvelle approche n'est nullement adaptée à l'environnement scolaire des élèves. Le taux de redoublement des élèves de la réforme admis en première année moyenne est élevé par rapport à ceux des années passées, aux temps de l'école fondamentale.