Photo : Fouad S. Les douze dossiers dans le cadre du partenariat algéro-français sont adoptés à 60%, a fait savoir, hier à l'APN, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Il s'agit pour la plupart, souligne-t-il, de dossiers «bloqués» par la partie algérienne. «Notre objectif est de bénéficier d'un transfert technologique et de savoir- faire mais surtout d'arriver à une économie diversifiée, avec des valeurs ajoutées et de nouveaux emplois. La partie française comprend parfaitement cela et agit en conséquence. Tous les projets inscrits dans le cadre de ce partenariat seront soumis au 51-49%», dit-il. Parmi les dossiers adoptés et en cours d'application, le projet d'une usine de fabrication de médicaments par l'entreprise Sanofi Aventis, à Ain Benian. «Nous avons également réglé nos problèmes avec Lafarge, dans le domaine de la cimenterie, qui avait déposé plainte contre la partie algérienne. Lafarge a retiré la plainte et fera affaire avec nous», révèle-t-il. Le projet de fabrication de verre à Oran et Tébéssa figure aussi parmi ces dossiers et la signature des contrats est en cours avec notamment l'entreprise française Alverre, indique le ministre avant de réaffirmer que le métro d'Alger sera bel et bien livré le 31 octobre prochain. «Nous avons désigné des groupes de travail pour chercher le pourquoi du retard de 24 mois accusé dans les travaux. Après maintes discussions, les deux parties, algérienne et française, se sont entendues pour partager les torts, et la partie française s'est engagée à livrer le projet le 31 octobre», explique-t-il. Quant au projet pétrochimique à Arzew entre Totale et Sonatrach, d'une valeur de 1 milliard de dollars, il est actuellement en étude. «Les résultats de cette étude seront connus par Sontarch avant le 31 décembre», précise le ministre. Ce dernier, par ailleurs, n'omettra pas d'évoquer le projet de l'usine d'automobile en partenariat avec Renault et Nissan. «Ce projet est d'une grande importance car il permettra la création de 8000 emplois directs et 20 000 autres indirects ainsi que la création de plus de 300 PME. Nous nous sommes mis d'accord pour monter une usine de fabrication de carrosserie avec un taux d'intégration de près de 50%. La valeur ajoutée sera produite en Algérie. La partie algérienne a émis le vœu de fabriquer également des moteurs mais Renault a spécifié que pour cela, il fallait produire 300 unités. Ce qui ne cadre pas avec ce que nous avions prévu, c'est-à-dire produire, pour commencer, 150 unités. Mais la fabrication des moteurs en Algérie sera indiquée comme facteur essentiel dans le partenariat», signale-t-il. Dans le même contexte, le ministre confie que la partie française veut une protection de ses produits, des avantages supplémentaires. «Chose que nous pouvons lui accorder. Des exonérations et des crédits bonifiés dans le cadre du Fonds national de l'investissement, ainsi qu'une protection douanière de sa production. Mais il est hors de question de lui livrer des subventions comme elle semble le suggérer», affirme-t-il. Pour ce qui est de la commercialisation, poursuit-il, la partie française voudrait que la production soit commercialisée par la filière Renault installée en Algérie. «Ce que nous refusons. C'est à l'Algérie de commercialiser les produits. Et si le marché n'arrivera pas à absorber toute la marchandise, 10% de cette production sera destinée à l'exportation. Tout cela sera débattu lors de la visite, aujourd'hui, d'une délégation de Renault», dit-il en faisant savoir que 80 PME algériennes sont, d'ores et déjà, dans le projet. «Quatre milliards de dollars sont alloués pour la mise en valeur et la certification de ces PME. Cela dit, nous avons un problème avec les PME qui font des blocages à l'application de la réglementation. Nous allons, d'ailleurs, lors de la prochaine tripartie, voir si nous pourrons transférer le management aux entreprises étrangères», souligne-t-il avant d'annoncer, par ailleurs, la conclusion récente d'un contrat avec Mercedes pour la fabrication de 13 000 camions, des bus et 25 000 moteurs de tracteurs d'ici 2015. Le ministre conclura en rappelant la visite, les 30 et 31 mai, d'une délégation française composée de deux ministres, de Jean- Pierre Raffarin et de plus d'une centaine de PME françaises. Lors de cette visite, un forum de partenariat aura lieu avec quelque 300 PME algériennes.