Il y a une mobilisation très forte des entreprises, puisqu'il y a plus de 1000 personnes sur le chantier, indique J. -P. Raffarin. Paris. De notre envoyée spéciale Sur les douze dossiers en discussion entre l'Algérie et la France, les projets de l'usine de Renault et celui du vapocraquage de Total, pour un montant excédant le milliard d'euros pour le premier et pas moins de cinq milliards d'euros pour le second, seront les plus difficiles à aboutir. Mais rien n'est encore gagné pour les deux représentants des deux Etats respectifs, le ministre algérien de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, et Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et représentant du chef de l'Etat français. Bien que «pour la plupart des dossiers des entreprises (françaises) déjà installées en Algérie, comme Lafarge, Saint Gobain, Sanofi-Aventis, les problèmes ont été réglés pratiquement à 100%», selon M. Benmeradi, les négociations se poursuivent avec un optimisme affiché des deux parties sur les nouveaux projets, «les plus importants», qui doivent voir le jour. Il s'agit de l'industrie automobile, selon M. Benmeradi, dont le montant de l'investissement dépasse un milliard d'euros et près de 4 à 5 milliards d'euros pour le vapocraquage avec le groupe Total. «Ce sont des dossiers qui continuent d'avancer», a-t-il signalé. Et de relever qu'il «n'est aucunement question d'arriver à un accord aujourd'hui». «Le travail se poursuit et en mai, il sera fait une évaluation de l'état d'avancement des négociations qui sont assez longues et ne peuvent donc se régler en un seul round.» Bien que le dossier Renault ait avancé, le ministre n'était pas en mesure, hier, en marge de sa rencontre avec les 120 chefs d'entreprises françaises présents au siège de l'agence des investissements français à l'étranger, Ubifrance à Paris, de se prononcer sur les détails liés à ce dossier.
Interrogé sur l'option de la création d'une usine Renault en Algérie alors qu'une structure existe à Tanger, au Maroc, M. Benmeradi a répondu que les deux usines sont destinées à des marchés différents. «Celle du Maroc est destinée au marché européen» alors que «l'Algérie envisage de créer une filière automobile avec l'intégration pour le besoin national et éventuellement l'exportation», a-t-il fait savoir, sans pour autant préciser vers quel marché. Pour lui, le choix «n'est pas contradictoire».Pour sa part, Jean-Pierre Raffarin, représentant du président français en charge du dossier des relations entre la France et l'Algérie, a souligné que «le total (des projets entre les deux parties) pèsera plus de 100 000 emplois directs et indirects et la construction d'un certain nombre de filières. D'ores et déjà, le dossier de Sanofi est quasiment réglé en ce qui concerne l'industrie pharmaceutique». Il y a «également des perspectives dans le domaine de la cimenterie avec le groupe Lafarge, qui sont en très bonne voie, et l'ensemble de ses partenaires algériens». Par ailleurs, «nous avons avancé de manière décisive et déterminante sur le métro d'Alger. Les Algérois auront leur métro avant la fin de l'année 2011», s'est engagé M. Raffarin, bien que «le dossier n'est pas tout à fait achevé mais il y a une mobilisation très forte des entreprises, puisqu'il y a plus de 1000 personnes sur le chantier». S'agissant des dossiers Renault et Total, ils pourraient aboutir au mois de mai en marge du forum Algérie-France qui se tiendra les 30 et 31 mai prochain, soit à la veille de la 44e édition de la Foire internationale d'Alger (du 1er au 6 juin 2011), avec la présence de 80 exposants français cette fois.Pour rappel, les entreprises françaises ont remis en cause les nouvelles mesures liées à l'investissement, notamment la nouvelle formule d'actionnariat (51/49), qui devra être encore assouplie, comme l'a laissé entendre le ministre de l'Industrie, lors de son intervention, hier, au siège d'Ubifrance. Enfin, selon une source de l'agence française, M. Benmeradi rendra visite aujourd'hui aux PDG des grands groupes français, concernés par ces projets d'implantation en Algérie.