La Cour constitutionnelle procédera à partir de demain à un recomptage des voix de l'élection présidentielle à un tour du 30 août dernier qui a porté au pouvoir Ali Bongo, le fils du défunt président Omar Bongo Ondimba. Selon la présidente de la Cour, Marie Madeleine Mborantsuo, ce recomptage des procès-verbaux de l'ensemble des bureaux de vote se fera en présence des huissiers désignés par les requérants (9 des 18 candidats et une citoyenne) qui ont contesté les résultats et «provoqué» des émeutes à Port-Gentil et des troubles à Libreville. C'est «pratiquement un dépouillement», mais «cette fois-ci des 2800 procès-verbaux des bureaux de vote», dit-elle précisant : «Les originaux seront confrontés aux copies dont disposent les candidats». Une tâche qui ne se sera pas aisée : plusieurs procès-verbaux ne comportent pas les signatures des représentants des candidats dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Selon les résultats publiés par Jean François Ndongou, le ministre de l'Intérieur, et proclamés par la Cour constitutionnelle, Ali Bongo a obtenu 141.952 soit 41,73%, André Mba Obame 88.028 voix (25,88%) et Pierre Mamboundou 85.797 voix (25,22%). Ces deux derniers qui ont revendiqué la victoire du scrutin saluent la décision de la Cour qui a jusqu'au 18 octobre pour statuer. Le fils du défunt président, qui a été proclamé par la même cour président de la République, sera-t-il invité à quitter le fauteuil présidentiel ? Pas sûr.