L'Union africaine (UA) tiendra mercredi et jeudi prochain dans la foulée du sommet Inde-Afrique qui s'ouvrira mardi à Addis-Abeba, une conférence extraordinaire pour «examiner la situation en Libye, sur la base du travail que mène le comité ad hoc de haut niveau de l'UA sur la Libye, et d'autres situations de conflit (en Afrique). Objectif de l'organisation continentale qui critique ouvertement les bombardements menés par l'OTAN contre les installations militaires et les infrastructures civiles du pays de colonel Mouammar Kadhafi: «obtenir» des deux parties en conflit actuellement «un règlement rapide». «Nous ne sommes pas très écoutés et nous voyons que la résolution 1973 qui concernait l'humanitaire (...) est pratiquement déjà violée dans l'esprit et la lettre», déclare pour la énième fois Jean Ping, le président de la Commission de l'UA redoutant comme la plupart des dirigeants du Conflit que la Libye ne devienne «une nouvelle Somalie». Le gouvernement libyen avait sollicité en avril dernier la tenue sommet extraordinaire de l'UA pour permettre à « notre continent de mobiliser ses capacités pour faire face aux forces extérieures qui nous agressent», dixit Abdelati Obeidi le ministre libyen des Affaires étrangères qui a accepté la «feuille de route de l'Union africaine», un plan qui prévoit la «cessation immédiate des hostilités», la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations et le lancement d'un dialogue «entre les parties libyennes» conduisant à des élections démocratiques. Le conseil national de la transition (CNT), au nom des rebelles, a posé comme préalable un départ du colonel Kadhafi et de ses fils. Les chefs d'Etat pourrait proposer aux deux belligérants dans la capitale éthiopienne le déploiement d'une force de maintien de la paix de l'Onu et de l'Union africaine. Une proposition que l'UA aurait concoctée avec la Russie s'est abstenue le 17 mars lors du vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu instaurant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye dans le but de protéger les populations civiles. Benghazi aurait elle réalisé comme Tripoli que la situation militaire sur le terrain glisse vers l'impasse ?