«Le régime doit prendre le chemin des réformes, pas de la répression». L'Union européenne (UE) emboîte le pas aux Etats-Unis. Elle a adopté, hier, un nouveau train de sanctions contre le régime syrien. Fait nouveau : le chef d'Etat, Bechar El-Assad qui avait, selon Barack Obama, le choix entre «diriger la transition ou s'écarter» est directement concerné. Il est interdit de visa et ses avoirs sont gelés. Son nom et ceux de neuf autres responsables devraient être publiés, aujourd'hui, au Journal officiel de l'UE. Ces nouvelles sanctions s'ajoutent à celles annoncées le 10 mai dernier : 13 figures clés du régime sont frappées depuis, des mêmes interdictions. Cette décision met un terme à près d'un mois de tergiversations et de difficiles discussions entre les 27 Etats européens sur l'opportunité ou non de sanctionner M. El-Assad en personne. Pour le chef de la diplomatie britannique, William Hague, «c'est la bonne chose à faire». «Le régime doit prendre le chemin des réformes, pas de la répression», a-t-il expliqué. Le ministre italien des AE, Franco Frattini, a, quant à lui, estimé qu'il faut lui (El-Assad) «montrer que la seule option est de poursuivre les réformes et de cesser la violence». Mais pour autant, des sanctions plus générales à l'encontre de la Syrie ne sont pas à l'ordre du jour à Bruxelles. Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, s'est dit «sceptique envers des sanctions générales (...) qui touchent toute la population». Ce nouveau train de sanctions sera, par ailleurs, une autre carte à jouer pour l'UE lors de la réunion du Conseil de sécurité. L'UE entend accentuer indirectement la pression sur l'Onu, dont le Conseil de sécurité est jusqu'ici resté paralysé sur le dossier syrien et ce, face aux réticences chinoises et russe. L'Iran s'est, également, invité à la réunion des chefs de diplomatie de l'UE. Ces derniers ont encore une fois élargi leur liste de sanctions contre Téhéran. Plus de cent entreprises soupçonnées d'être liées au programme nucléaire et au programme de missile iranien figurent dans ce nouveau train de sanctions, dont la Banque de commerce euro-iranienne, installée en Allemagne, et cinq personnes, pour l'essentiel des responsables d'entreprise. Au regard de ses nouvelles mesures conjointes contre la Syrie et l'Iran, deux Etats soutenant le Hamas et le Hezbollah, l'Occident ne veut-il pas protéger les intérêts d'Israël dans la région? Barak Obama l'a insinué au détour d'un discours devant l'AIPAC, le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis.